Confusion confondante

Hier, puisque nous sommes déjà demain, je me suis rendu chez mon médecin traitant que même que je ne peux plus aller ailleurs, c’est vraiment n’importe quoi, afin d’être aidé dans l’extermination des microbes qui me font user une quantité astronomique de mouchoirs en papier à destination des adorables mais dégoulinants nez de mes gremlins, aide nécessaire puisque Ma Blonde et moi-même ne souhaitons pas passer notre semaine en Tunisie à gérer les fièvres infantiles attenantes à coup de paracétamol, ibuprofène et autre bain à deux degrés au-dessous de la température corporelle.
Bien que cette première phrase à rallonge pourrait le laisser suggérer, là n’est pas le sujet de ce billet.

Il se trouve qu’en sortant de ma Clio (qui, au passage, continue de perdre de l’huile, la salope), j’ai assisté à une altercation entre jeunes. Je vous préviens, on est très loin de West Side Story …


L’altercation en question mettait en scène deux groupes d’ados (à vue de nez, 15 à 17 ans), le premier composé de trois fiers à bras, d’autant que le second avait eu l’idée malheureuse de ne rassembler qu’un seul membre (ah ben oui, c’est ballot, ça). Je crois que l’origine de la querelle résidait dans le fait que .. ah ben non, en fait, c’était juste pour le plaisir de profiter des avantages réunis d’un providentiel surnombre et de la chance de croiser un potentiel souffre-douleur.
Les provocations orales du courageux trio ne semblant pas faire réagir l’infortuné esseulé (non pas qu’il fut sourd, je comprend son désir de préserver son intégrité physique), les trois compères cédèrent alors au plaisir de s’offrir, chacun leur tour, un contact physique appuyé avec cet indélicat qui leur refusait le conflit ouvert.

Le premier le bouscula de l’épaule, le second le poussa dans le dos et le dernier lui administra un joyeux coup de pied au fondement.
Si les deux premier durent se mordre les doigts de n’avoir su trouver l’argument massue leur permettant de montrer enfin qu’ils avaient les plus grosses testostérones, le dernier tapa juste, et parvint à attirer l’attention soudain vindicative de Monsieur J’ai-pas-de-bol-d’avoir-pris-cette-rue-ci sur sa personne.
S’ensuivit une brève empoignade qui se solda par une gifle de l’agresseur initial sur la joue (qui, a priori, n’avait rien demandé à personne) de son décidément infortuné vis-à-vis, qui, vu le rapprochement alléché des deux autres, décida de rompre là ce premier et unique round et mis rapidement une rassurante cinquantaine de mètre entre lui et ses persécuteurs.

Une pause, à ce stade de ma narration.

Non, je ne suis pas intervenu.
Tout d’abord, parce que même si vous avez mis cinq minutes à déchiffrer mon charabia (pour le style, prenez-vous en à Nickie qui m’encourage honteusement en com dans ma précédente divagation), tout ceci s’est déroulé en très peu de temps, et je ne suis par ailleurs pas réputé pour ma réactivité (je suis même plutôt reconnu pour l’inverse).
Ensuite, parce que la scène se déroulant à une vingtaine de mètre, je me voyais mal courir avec douze kilos de P’tit Bout d’Acier sur le bras gauche pour m’inviter à la petite sauterie.
Enfin et surtout, parce qu’on ne sait jamais à qui on a affaire, et que mes deux gremlins se seraient retrouvés sur le front en même temps que moi.
Comment ça, je culpabilise et je me justifie ? M’en fout.

Mais reprenons.

Le trio, bien que ne crachant manifestement pas sur un petit tabassage à l’irrégulière, ne parut pas emballé pour une course à pied, d’autant que l’objet de leur belliqueuse convoitise semblait très agile. Bref, ils tournèrent le dos à leur proie, en lui lançant à tue-tête quelques remarques désobligeantes remettant en cause son courage.

Alors, sous mes yeux ébahis, l’ancienne victime adressa au plus proche du trio un salut nazi très professionnel (la tristement fameuse main tendue qui démarre sa course sur le cœur), et leur lança, je cite : sales bougnoules ; Je vous emmerde ; vous êtes des sales bougnoules ! . Et de détaler à toutes jambes.

L’absurdité que je ressens à l’égard de cette scène vient du fait que je n’ai jamais compris le désir de se battre, quelle que soit le rapport de force, quel que soit le contexte (et je dispose pourtant d’une carrure respectable); je le comprends d'autant moins lorsque rien ne vient le motiver.

Toutefois, ce n’est pas cet éternel constat qui m’aura amené à vous relater l’anecdote. Car il y a une précision à ajouter.
Si vous avez supporté ma logorrhée jusqu’ici, ça va vous plaire :

Le trio à qui étaient adressés le salut nazi et l’insulte finale, le tonitruant « bougnoule », et bien ce trio était composé de deux ados blonds comme les blés et d’un troisième roux comme un renard.

Moi, je vous le dis, on n’est pas sorti de l’auberge.

Commentaires

1. Le jeudi, février 16 2006, 04:32 par Nickie

Haaaaa, ces ados... peu importe d'où ils viennent, ils font subir leur poussées d'hormones. Il y a 2 semaines, le garçon de 15 ans d'une copine s'est fait tabassé par un gang, le tout sous prétexte que la Blonde d'un des mec regardais le fameux jeune homme un peu trop! Il est sorti de la le visage en sang, ses cours de boxes ont fait qu'il a réussi à se protéger des coups et à encaisser sans que rien soit cassé, mais... suis écoeurée de toute cette agressivité et violence.