And Nothing Else Matters...2023-03-22T06:22:58+01:00KannTourn:md5:9ab9ae7606541fc0549d738f48a38480DotclearEt comment serai-je juste, désormais ?urn:md5:e2bd650c9468e23ad51d18c00f08ec442019-04-10T18:01:00+02:002019-04-10T22:12:55+02:00KannToPetits bouts d'une vieJe pensais faire de ceci un thread sur twitter, parce qu’il y a forcément plus de visibilité et que je ressens le besoin d’en parler « au monde », mais finalement, il aurait été beaucoup, beaucoup trop long, donc c’est mon blog qui le récupère.<br />
<br />
Je n’en ai pas parlé jusqu’alors, parce que ça me remue très fort, mais c’est nécessaire.<br />
Pour évacuer, d’une part, mais aussi pour rendre hommage.<br />
<br />
Bref. Il y a un gros mois, un de mes oncles a fait un AVC.<br />
Violent, l’AVC.<div>Il s’est retrouvé avec un locked in syndrom, le syndrome du scaphandrier.<br />
<br />
En d’autres termes, tu es coincé dans ton corps : lucide, conscient, mais tétraplégique et aphasique.
</div><div>Les seuls mouvements lui restant étaient le clignement de paupière et un mouvement oculaire limité à la verticale.
</div><div>La communication, pour possible qu’elle soit, est très compliquée. L’interlocuteur pose des questions fermées, et le malade cligne des yeux, une fois pour oui, deux fois pour non.</div><div>Lorsqu’une rééducation est envisagée, un orthophoniste met en place un système de communication plus évolué, à base d’alphabet adapté, pour permettre au malade d’exprimer spontanément sa pensée.</div><div><br />Concernant mon oncle, il n’y aura pas eu de temps de mettre un tel système en place. Après trois semaines en service de réa, il est décédé d’une septicémie. </div><div> Et c’est très bien. </div><br />
<div>Plusieurs fois, il lui avait été demandé ce qu’il souhaitait : soit au minimum deux ans de rééducation avec trachéo et sondes en vue d’une récupération tout à fait hypothétique qui se limiterait certainement à la mobilité d’un doigt, soit partir.
</div><div>Il a été très clair, à chaque fois. Partir.</div><br />
<div> Du coup, la septicémie, quand il n’y a pas le fameux « acharnement thérapeutique », c’est très efficace pour partir.</div><br />
<div> [Petite aparté sur l’euthanasie : elle n’est toujours pas légale en France. Et c’est scandaleux. Si dans le cas de mon oncle, la septicémie lui a permis une mort « apaisée », l’alternative était d’arrêter l’assistance respiratoire et les aspirations. Voilà voilà. Scandaleux. Préférer une mort par étouffement à une mort digne, préservant, autant que faire se peut, l’intéressé et ses proches]</div><br />
<div>Remarque que s’il avait choisi la rééducation, ç’aurait été très bien aussi. Je n’exprime pas un avis personnel sur le choix à faire dans ce genre de situation. Son corps, sa vie, son choix. La famille aurait été là.</div><br />
<div>(D’ailleurs, à ce titre, je le dis ici : si ça devait m’arriver, ben demandez-moi ce que je veux, et respectez mon choix, de manière pleine et entière. C’est très simple)</div><br />
<div>Il a passé la 1ère semaine et demi dans un service de réa près de chez moi, pour être ensuite rapproché de ses filles (et du reste de la famille, d’ailleurs), mais beaucoup plus loin pour moi. </div><br />
<div>J’ai donc pu passer du temps avec lui plusieurs fois au cours de cette première partie d’hospitalisation. </div><div>Oh, pas beaucoup.</div><div>Pas suffisamment.</div><div>Et dans un contexte où ce que j’avais besoin de lui dire, ce que j’aurais en fait pu lui dire toutes ces années à se croiser au gré de nos contingences propres, mais que tout un chacun a tellement du mal à exprimer à ceux qui comptent, par pudeur mal placée ou par superstition, bref, ces choses, je n’ai pas su les exprimer, là, dans l’intimité d’une chambre de réa, au milieu des appareillages, de leurs bips et de leurs expirations artificielles.</div><br />
<div>D’abord parce qu’il faut un temps pour conscientiser le cauchemardesque et la réalité du changement irréversible. Ensuite, parce qu’on garde toujours l’espoir d’un retour à la normale. Enfin, parce que ce contexte faisait émerger l’importance que cet homme représentait pour moi.</div><br />
<div>Si je vous avais parlé de lui il y a deux mois, j’aurais parlé de cette importance. Mais, sans en avoir conscience alors, il se serait agi de la partie émergée de l’iceberg. Je le constate depuis bientôt un mois : cet iceberg ne cesse de me révéler sa masse. Comment aurais-je pu exprimer tout ce que je redécouvre encore maintenant ?</div><div>Et c’est pour ça que j’ai besoin de coucher par écrit tout ça. Pour verbaliser cette importance. Pour réabsorber cet iceberg avant qu’il ne m’écrase. Et pour rendre hommage.</div><br />
<div>Alors, que dire ?</div><div>Cet homme de 67 ans était instituteur à la retraite, de cette époque où les enseignants étaient formés et où le système permettait des classes à taille humaine. C’était un grand pédagogue, dans toute l’acceptation positive du terme. </div><div>Il était musicien de haut niveau. Autoditacte, il était avant tout tubiste, mais se débrouillait sur d’autres instruments : clarinette, flute traversière, flute, … Il a dirigé et fait progresser l’harmonie du village pendant 15 ans, et sur cette période, quasiment tous les enfants dudit village ont appris la musique avec lui, pour intégrer ensuite l’harmonie. Nous commencions à avoir une vraie réputation, et ça n’est pas peu dire pour un village de 500 habitants.</div><div>Il avait très vite organisé un spectacle de noël de l’harmonie : construction de coulisses amovibles pour la salle des fêtes, construction de décor, organisation des répétitions, repérage des talents musicaux et de scène. Il ne faisait pas tout seul, hein, mais il avait ce super pouvoir de catalyseur qui permettait à des personnes assez hétéroclites de prendre du plaisir à être ensemble.</div><br />
<div>Bien évidemment, les croquantes et les croquants de l’époque l’ont évincé (il était sans doute aussi trop de gauche), mais peu importe, il a rejoint l’harmonie du bourg voisin, déchargé des responsabilités de directeur et de prof de musique (il enseignait tous les instruments et la théorie), où il a pu se consacrer entièrement à son tuba. </div><div>Ceci étant, quand on a du talent et de telles qualités, on est sollicité. Au cours des 20 ans qui ont suivi, il est redevenu professeur de musique, et s’il a décliné la direction (par modestie et (!) complexe de l’imposteur, parce qu’autodidacte), ça faisait un an et demi qu’il avait été élu président de la société de musique en question.</div><div>A l’unanimité, bien sûr.</div><div>Et pour cause. Grace à lui, cette (encore) petite formation d’une cinquantaine de musiciens a pu bénéficier de la direction de musiciens professionnels, permettant un bond qualitatif hallucinant des productions. </div><div>Je le sais, je l’ai constaté : l’harmonie en question était à la cérémonie (civile, bien sûr) et a interprété cinq morceaux bluffants de maitrise. Il aura d’ailleurs fait sa sortie sur la reprise du générique de Game of Thrones, ce qui a quand même de la gueule, il faut bien le dire. (et la qualité de la reprise était là).</div><br />
<div>C’est déjà pas mal, mais il était aussi botaniste niveau expert. La flore locale n’avait aucun secret pour lui, à ce point qu’il a découvert une plante jusqu’ici inconnue dans nos contrées et que son nom figure à ce titre dans un ouvrage de référence.</div><br />
<div>Il était aussi un fils dévoué, un père génial et un grand-père exceptionnel, allié feministe et LGBTQ+ friendly. Ce ne sont pas des mots en l’air, c’est juste objectif.</div><br />
<div>C’était, de manière générale, un hackeur : tout était sujet de réflexion et de compréhension, de curiosité et d’apprentissage. Alors, en vrac, il a construit sa maison avec son beau-père (et pas une cabane), il était motard et ouvrait son moteur, il a plongé dans l’informatique au milieu des années 90 et est devenu programmeur (il faisait lui-même ses logiciels pour ses classes de primaire), il était mathématicien pour le plaisir (genre : tiens, comment calculer la surface d’une sphère effectivement vue par l’œil humain), …</div><br />
<div>Et puis, parler de lui sans parler des histoires drôles (ou pas), ce ne serait pas complet. C’était un conteur né, mais surtout un amuseur d’exception, qui aura fait rire au larme non seulement sa famille mais aussi toutes les personnes qui le côtoyaient.</div><br />
<div>La cérémonie a rassemblé beaucoup, beaucoup de monde. J’ai été frappé du nombre de personnes qu’il avait touchées, du nombre de personnes qui considéraient son passage dans leur vie comme réellement important. Et ça a confirmé le sentiment que j’avais que nous perdions une personne importante (la vraie importance, pas celle des élections ou de la célébrité).</div><br />
<div>Et pour moi ? </div><div>Pour moi, il est celui qui m’a appris la musique : la trompette, en l’occurrence, mais aussi la théorie. Et ce n’était pas une sinécure, vu que j’étais un gamin puis un ado assez peu assidu. Mais au-delà de de la technique et des bases académiques, ce qu’il m’a transmis de plus important sans que je m’en rende compte, c’est être musicien, pas juste instrumentiste. Et ça, c’est au cours de ce mois que j’en ai pris conscience.</div><div>Mon enfance et mon adolescence sont aussi parsemées de cadeaux que j’ai reçus de lui : un pupitre, une flute à bec en bois, une boite de mécano par an pendant, pfiou, au moins douze ans, des méthodes de trompettes, etc, etc … </div><div>Par ailleurs, beaucoup de mes valeurs viennent de lui. Ce sont des valeurs communes dans ma famille, mais c’est essentiellement lui (sans compter mes parents, bien sûr) qui me les a transmises. Patience, tolérance, respect de l’autre, prise en compte de l’autre, transmission, etc, etc … </div><div>Et ce que je perçois maintenant seulement, c’est qu’il est un pilier de ma vie.</div><br />
<div>Nous avons subi d’autres deuils, bien sûr, même si ma famille est plutôt préservée jusqu’ici. Mais pour celui-ci, quotidiennement, je me rends compte que cet homme habite la plupart de mes actes et de mes projets : </div><div><ul><li>rien que mon mot de passe sur mon pc, c’est de la musique, et ce, depuis plusieurs années ; </li>
<li>mes projets musicaux étaient tous teintés de l’anticipation de sa réaction, de ses conseils et de sa valorisation ; </li>
<li>à chaque fois que je prenais ma trompette, je pensais à lui ; </li>
<li>ces deux morceaux dont je n’arrive pas à dépêtrer les lignes mélodiques, c’était à lui que j’envisageais de demander un coup de main ; </li>
<li>à chaque fois que je prends ma guitare, c’est en pensant à ses recommandations ;</li>
<li>mon projet de rejoindre une harmonie, c’était en prévoyant de faire le lien avec la sienne ; </li>
<li>ce projet de vidéos/musique, quel intérêt s’il ne peut pas les voir ?</li>
<li>j’ai besoin de poser ma partition ? c’est le pupitre qu’il m’a offert à 9 ans que je sors ; </li>
<li>lorsque j’ai sorti mon mécano pour mon fils, c’était une transmission que je faisais ; </li>
<li>à chaque fois que je sors ma flute, ce sont les gestes de préparation et d’entretien qu’il m’a appris que je réalise ;</li>
<li>etc ;</li>
<li>etc …</li>
</ul>
<br />Je me rends compte que ça fait des années qu’il ne se passait pas un jour sans qu’un objet ou une action me renvoie à lui.</div><br />
<div>A vrai dire, cette importance que je réalise avoir du mal à retranscrire ici, elle s‘est manifestée à l’annonce de son décès : je n’étais plus en mesure d’écouter de la musique. Ça ne m’était jamais arrivé. </div><div>Quand j’arrêtais ma playlist, c’était en en pensant : « à quoi bon ? ». </div><div>Alors bien sûr, je suis grand, et je suis capable de dépasser ça en conscientisant que non, clairement, ce n’est pas ce qu’il aurait souhaité, bien au contraire. Et la cérémonie, c’est aussi ce qu’elle a renvoyé (sa petite fille de 18 ans, en particulier, a prononcé quelques mots en ce sens, qui m’ont électro-choqué) : le meilleur hommage, c’est de poursuivre ce qu’il faisait, avec nos moyens, transmettre ce qu’il nous a transmis, et il ne sera mort que lorsque cette chaine sera rompue.</div><br />
<div>Ça me rassure : vue la quantité de personnes qu’il a impactées, il devrait vivre encore 1000 ans.</div><br />
<div>Mais cette perte laisse une béance. J’ai un sentiment physique d’amputation. Et au-delà de cette béance, je m’en veux terriblement de ne pas avoir passé plus de temps avec lui lorsque nous nous croisions, de ne pas lui avoir envoyé ces deux morceaux aux mélodies trop intriquées pour mon oreille, de ne pas l’avoir poussé plus à se mettre sur youtube avec son tuba, de ne pas avoir su dépasser mes contingences familiales pour mener à bien certains projets pour les soumettre à son approbation.</div><br />
<div>Mais plus que tout, je m’en veux de ne pas lui avoir dit, lors de ces derniers jours carcéraux, l’importance qu’il représentait pour la personne que j’étais devenue, la place fondatrice qu’il avait occupée, et à quel point je l’aimais.</div><div>En toute honnêteté, passé la première semaine et demi au cours de laquelle je lui ai tenu compagnie, lu un livre (choisi par lui-même), taché d’échanger a minima, fait des massages des mains, et pendant laquelle ce n’aurait pas été le moment de livrer ça (et de toute manière, en avais-je conscience ?), bref, après cette première semaine et demi, quand il a été transféré trop loin pour que je puisse facilement lui rendre visite, je suis redevenu le petit neveu, l’enfant préservé qui ne conçoit pas que l’adulte puisse disparaitre.</div><div>J’aurais eu au moins une occasion de m’y rendre, mais j’ai cru avoir le temps de patienter jusqu’au week-end suivant, histoire de me consacrer à cette contingence familiale « forcément impossible à remettre ultérieurement » ; de toutes manières, que pouvait-il bien arriver, n’est-ce pas ?</div><br />
<div>Et donc, voilà.</div><div>Je ne peux que digérer ce regret et, en attendant, rendre hommage et le garder vivant le plus longtemps possible.</div><br />
<div>Et tu sais quoi ? J’ai pris vingt ans d’un coup, mais là, tout de suite, je suis un petit garçon de douze ans, parfaitement inconsolable.</div>Tempus fugiturn:md5:a9c73a7bf1044fb7bc94e5480148d6a82019-04-10T17:36:00+02:002019-04-10T17:36:00+02:00KannToC'est pas moi qui le dit ! <em>"(...)<br />
Que le temps est assassin<br />
Et emporte avec lui<br />
Le rire des enfants<br />
Et les mistrals gagnants<br />
(...)"</em><br />
<br />
Renaud - <strong>Mistral Gagnant</strong>Novembreurn:md5:f1789318ca8757ea6513cc7bd1edd1982018-11-21T15:09:00+01:002018-11-21T21:48:21+01:00KannToPetits bouts d'une vieTiens, vu que j’ai un million de choses à faire, voici que point l’inextinguible besoin de (peut-être) écrire un (peut-être) petit billet impromptu qui (et je m’adresse à mon moi du futur (coucou toi !) qui relira une énième fois ces pages et ne se rappellera sans doute pas ce qui me passe actuellement par la tête) aura surtout pour vocation de pointer un changement, anecdotique certes, mais remarquable tant il me permettra, si d’aventure je devais être confronté à nouveau à cet achoppement (et je le serai, je n’en doute pas), de constater qu’il est possible, si ce n’est de l’éradiquer, en tout cas de le moins subir, et, partant, de retrouver la tournure d’esprit propre à m’en éloigner, ou pour le moins de retrouver espoir.<br />
<br />
<strong>[Edit du moment où je le poste : Ah ben non, il est pas petit, finalement, désolé ^^]</strong> De manière surprenante, ce mois de novembre n’a pas l’impact délétère des années précédentes.<br />
<br />
Pour situer, disons que ça fait, <em>ouh ! au moins 10 ans, ça nous rajeunit pas ça Madame !</em>, que les mois de novembre, petit à petit, deviennent pour moi des trous noirs dépressifs, pour culminer (ce qui n’est pas banal pour un abîme, vous en conviendrez) il y a deux ans et s’exprimer en un marasme duquel il m’avait fallu plusieurs mois pour en sortir.<br />
Déprime saisonnière somme toute courante et partagée par beaucoup de monde, mais déprime lourde et impactante puisqu’augmentée de tous mes défauts d’organisation, de procrastination, de boulimie, <em>toussatoussa</em>, mais aussi d'une sur-sensibilité aux maux du monde et à la conscience du mur vers lequel d'aucuns nous précipitent, qui influait énormément sur l’après, quand ça allait mieux : retard dans le boulot, retard de sommeil, retard dans les choses à faire dans la maison, moins de temps pour moi, moins de temps pour les enfants, la course tout le temps et ce que ça implique de mal-être.<br />
Plus important me concernant, j’ai toujours la crainte que cette fameuse déprime saisonnière soit la backdoor qu’utiliserait la dépression, celle d’il y a 15 ans, pour revenir me pourrir la vie.<br />
<br />
L’année dernière, j’étais parvenu à atténuer les effets de cette période. Je m’y étais préparé mentalement en l’acceptant (c’est con, hein ?). Et ça avait plus ou moins marché, comme quoi, le chêne et le roseau, hein, ben voilà.<br />
J'avais aussi fait une plongée dans les archives de ce blog, et sans mettre de côté un effet Narcisse, je crois que c'est le côté doudou/cocon des amitiés virtuelles qui m'avait aidé à me préserver.<br />
Ceci étant, la déprime était quand même là, et bien que moindre, son impact était resté prégnant.<br />
Cette année, je l'ai vu arriver avec appréhension, ce mois de novembre. Beaucoup d'appréhension.<br />
<br />
Et finalement, ça va pas si mal. C'est pas que ça va complétement bien, hein, mais ... ça n'a clairement pas le même niveau que les années précédentes. En fait, j'ai presque l'impression d'avoir crié avant le coup, et j'hésite entre m'en trouver con et m'en réjouir.<br />
D’ailleurs, tous les matins, ou presque, je ne peux que m’étonner que ça aille plutôt bien.<br />
<br />
Pourtant, octobre avait été moyennement sympa sur la question de la préparation à novembre : deux décès brutaux dont un suicide, le retour du crabe dans ma famille proche, des attitudes détestables de la part de la hiérarchie concernant une jeune collègue, un nouveau n+1 dont je me méfie comme ça faisait longtemps que ça ne m’était pas arrivé, une mission professionnelle qui m’inscrit dans Le Système, qui demande beaucoup d’énergie et que je vis moyennement bien, …<br />
Bref, tout semblait réuni pour aborder novembre dans le pire des états d’esprit (et je m’adresse à nouveau à mon moi futur: du coup, tu peux relativiser ce qui t’arrive maintenant ^^).<br />
<br />
Alors, qu’est-ce qui est différent des autres années ? Qu’est-ce qui permet à mon psychisme d’être plutôt dans le positif ?<br />
<br />
Ben tiens, je vais faire une liste des choses nouvelles qui entourent cette période habituellement honnie:<br />
<br /><ul><li>
<strong><em>Le temps :</em></strong> Clairement, je n’ai pas le souvenir d’un mois de novembre aussi lumineux et aussi peu pluvieux. Je constate depuis 4 ou 5 ans que je suis particulièrement sensible au temps (s’il fait beau, je peux avoir dormi trois heures, j’aborde toutes les contrariétés avec le sourire ; s’il pleut, il y a de forte chance que je sois incapable de me réjouir d’avoir gagné au loto (si j’y jouais)). Alors les journées sans le gris plombé de la fin d’automne du nord de la France, forcément, ça doit jouer.</li>
</ul>
<br />
<ul><li><strong><em>Twitter :</em></strong> au-delà des grands anciens qui se reconnaitront (et qui méritent ce qualificatif, même si je suis plus vieux (voir beaucoup plus vieux) qu’eux, et même s’ils sont tout sauf maléfiques), je fais partie d’une (toute) petite communauté (au sens tout relatif de communauté sur Twitter ^^) que j’aime beaucoup beaucoup, avec qui je tape de bons fou rire et qui sait être présente (au sens tout relatif de Twitter, encore une fois, mais qui me convient) quand j’exprime un quelconque mal-être (J’en profite pour faire passer un message de service, si d’aventure vous lisiez ces lignes : vous êtes géniales et géniaux, tout le temps).<br />A ça, il convient d’ajouter le constat que permet Twitter de n’être pas tout seul avec sa perception et son analyse du monde. Nous ne sommes pas encore assez, mais ça fait du bien de ne pas être isolé.</li>
</ul>
<br />
<ul><li>
<strong><em>Le NaNoWriMo :</em></strong> Le plus important à retenir, c’est quand même l’acte de création : c’est vivifiant, c’est gratifiant, ça rend vivant. Et ça me permet de me confirmer que j’ai besoin de créer pour aller bien, hypothèse que j’avais mise de côté il y a quelques temps.<br />Même si je n’ai pas écrit depuis 10 jours (shame ! shame !), ben, j’ai quand même écrit pendant 10 jours ^^. 10000 mots, très loin de l’objectif du challenge et avec une certitude que c’est désormais illusoire de penser être en mesure d’y parvenir, mais avec une vraie satisfaction malgré tout. Je n’avais jamais produit autant, encore moins sur ce roman (ça fait présomptueux, mais vu l’histoire que j’ai en tête, ça ne pourra pas être une nouvelle) qui me hante depuis 15 ans. J’avais essayé, à l’époque, mais c’était absolument catastrophique et je n’avais pas dépassé une page manuscrite.<br />Là, je considère le challenge comme une opportunité pour m’y mettre sans en avoir l’air, et j’ai eu le plaisir de retrouver des nœuds que j’avais oubliés et de constater que niveau style et capacité d’écriture, 15 ans de lectures supplémentaires, ça joue beaucoup. Bref, alors qu’en m’y mettant, je craignais de me heurter à ma procrastination et au sentiment de culpabilité qui va avec, c’est une vraie fierté. Et je n’abandonne pas le challenge (je ferai ce que je peux) et, plus important encore, je n’abandonnerai pas cet écrit. </li>
</ul>
<br />
<ul><li><strong><em>Le sport :</em></strong> Je fais du Kung Fu (Mansuria rules !). C’est ma 4ème saison. Je suis loin d’avoir un bon niveau et je progresse à mon rythme. Ceci étant, je suis trop vieux pour me laisser aller au rêve d’être le nouveau Bruce Lee, et je ne cherche rien d’autre que ce que cet art martial, enseigné dans cette école, me propose : un style très préservé, très entier, avec un maître qui n’est qu’à trois relations du fondateur (qui date quand même de la dernière dynastie chinoise (Tiens, si ça t’intéresse, tu peux jeter un œil à la page <strong><a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Mansuria_Kung_Fu">wikipedia</a></strong>, où mon maître est évoqué ^^)(J’en ferai peut-être un billet plus tard)(Haha)), des valeurs simples et fortes, un sport vraiment complet, la possibilité d'avoir un niveau de guedin si on s'en donne les moyens (No Pain, No Gain) et une ambiance familiale.
Au bout de trois ans, mon introversion est enfin à l’aise avec ce groupe, et j’y trouve une «camaraderie» que je n’étais parvenu à trouver dans aucune autre activité, et, du coup c’est porteur, quand ça va pas fort.<br />Accessoirement, je pense que mon corps a besoin de cet effort hebdomadaire pour secréter ce qu’il faut pour être mieux dans ma tête (endorphines rules !).</li>
</ul>
<br />
<ul><li>
<strong><em>Le JdR :</em></strong> Ici encore, c’est la notion d’appartenance à un groupe (réel ET imaginaire) qui est porteur. Il y a des fois où je suis moins dedans (voir pas du tout, encore désolé pour cette session où je n’ai rien entendu, c’est hallucinant), mais l’évasion proposée par <strong><a href="https://blog.chaosklub.com/index.php/">le surtalentueux MJ</a></strong> et la qualité des autres joueurs sont des éléments de ce rendez-vous hebdomadaire qui me maintiennent à flot.</li>
</ul>
<br />
<ul><li><strong><em>Paradoxalement, une évolution de mon boulot :</em></strong> je suis amené à me déplacer dans le département, très régulièrement, lors de concertations que j’ai provoquées, pour rencontrer des partenaires autour de situations médico-sociales complexes et pour lesquelles nous devons trouver ensemble une solution. Là, je ne sais pas si c’est la responsabilité (relative mais quand même) que ça représente (repérage des situations, choix des partenaires, qualité d’expert aux yeux des partenaires, …), le fait de sortir du bureau, ou tout simplement la nouveauté, qui influent sur mon moral. C’est d’ailleurs assez bizarre, car je garde tous mes défauts d’organisation et j’ai un boulot assez important de préparation et de suite qui ne laisse pas de me paniquer, sans compter le fait que clairement, c’est cette mission qui me transforme en Agent Du Système.
</li>
</ul>
<br />
<ul><li>
<strong><em>Le fait que «Je m’en fous» :</em></strong> je tache de ne pas accorder plus d’importance que ça aux choses contrariantes. C’est une gymnastique délicate car il ne faut pas non plus les oublier complétement puisqu’elles doivent être résolues.</li>
</ul>
<br /><br />
Voilà, à froid, ce qui est nouveau en ce moment.<br />
<br />
Ceci étant, tout n’est pas rose. Elle est là, la déprime, à la périphérie, qui toque parfois à la porte. Elle a des relents de dépression, de celle dont je me souviens les symptômes.<br />
Et puis, il y a la fatigue, parce que je ne vais pas me coucher (et ça, c’est un purin de talon d’Achille, le sommeil), il y a la boulimie tard le soir, il y a la procrastination (de celle qui me fait écrire ce billet, par exemple -_-¨ ).<br />
La différence, c’est que je parviens à maitriser tout ça, ne pas le laisser m’envahir, et je la maintiens à distance, cette déprime.<br />
<br />
C’est d’ailleurs très bizarre: je me surprends à crier ou à pleurer dans ma tête pour me rendre compte aussitôt qu’il n’y a pas de raison et que ça cesse ; comme si mon inconscient voulait que je me vautre dans le noir et que mon conscient lui répliquait «<em>non non, là y’a du blanc, pis là aussi, pis là. Ouais, globalement, c’est franchement clair, ça va plutôt bien</em>», et que l'autre se calmait.<br />
<br />
Bref, je crois que j’ai fait le tour de ce que je voulais en dire. Juste peut-être finir sur un conseil à mon moi de maintenant : couche-toi tôt ce soir, récupère du sommeil, tout ça reste fragile.<br />
<br />
Alors, est-ce qu’il m’aura fallu atteindre la moitié de ma vie pour être capable de faire face à ça ? (Ça restera une question purement rhétorique, hein ^^)Besoinurn:md5:ad8fd89e98f1f56599017042a7f736252018-11-21T15:05:00+01:002018-11-21T21:02:31+01:00KannToC'est pas moi qui le dit ! <em>"(...)<br />
Je veux retrouver mon sourire d'enfant<br />
Perdu dans le tourbillon<br />
Dans le tourbillon de la vie<br />
Qui fait que l'on oublie<br />
Que l'on est restés des mômes<br />
Bien au fond de nos abris<br />
<br />
Je veux du soleil,<br />
Je veux du soleil,<br />
Je veux du soleil,<br />
Je veux du soleil<br />
Rien que du soleil<br />
(...)"</em><br />
<br />
<strong>Au p’tit bonheur – <a href="https://www.paroles.net/au-p-tit-bonheur/paroles-j-veux-du-soleil">J’veux du soleil</a></strong>Khaos 13th - Introduction - Bonheur angoisséurn:md5:da41365ed041021875f7f4382edd24fb2018-08-06T16:53:00+02:002018-08-06T16:07:45+02:00KannToBlogmunauté (ou commublogté)<p><span style="font-family: sans-serif; font-size: 12.8px;">Là, de suite, je suis assez embêté : j’essaie de me lancer dans un billet retraçant un évènement important pour moi, mais comme j’ai tendance à le sacraliser (l’évènement, pas le billet), je tergiverse, je tourne autour du pot, je reprends 20 fois la première phrase, je perds mon temps à réfléchir au titre absolu, et même là, alors que je pensais être parvenu à contourner la crainte d’abimer le souvenir en l’affublant de ma prose débile (et pour ça je méta-communique avec moi-même, t’as vu ça), je continue à m’angoisser sur les lignes censées suivre alors que – berdol ! – cet évènement ne m’apporte en lui-même que du positif et que je ne suis que dans l’attente d’une suite.<br /><br />Ne nous cachons pas derrière notre petit doigt : cet évènement, c’est le #Khaos13th. Et ce pourquoi je souhaite écrire sur le sujet si tôt <strong>[EDIT du 06/08/18</strong> : <em>enfin, ça fait plus d’une semaine que j’y suis, c’est de moins en moins tôt, du coup</em><strong>]</strong>, c’est tout à la fois parce que je cherche à le faire durer (tout plein, tout plein), mais aussi parce que ce sera un mémo plus fidèle que mes souvenirs, dans quelques temps. Ce qui me bloque (comme pour le billet sur le #Khaos11th qui n’a jamais vu le jour et qui gît à l’état de brouillon particulièrement inachevé dans mes PC), c’est que je voudrais faire éprouver à mon moi futur (et aussi aux lecteurs de passage (*le gars qui soigne une éventuelle audience … je me vois et je me juge*)) l’intensité de l’émotion que me procurent cet IRL et les personnes qui le composent tout en me gardant (et je sais que j’échoue déjà) de tomber dans une grandiloquence tendant à me faire passer pour un illuminé et, au bout du compte, proposant un baragouinage particulièrement contreproductif (ah oui, je me confirme, j’échoue, du coup …).<br /><br />Alors, ben allons-y (parce que ça va bien, hein, je suis censé être grand et mature (ahahah !) et être capable de contrôler tout ça (re-ahahah)).<br /></span></p> <p class="MsoNormal" style="font-family: sans-serif; font-size: 12.8px;"><br />Tout d’abord, et c’est quand même assez remarquable vu mon âge vénérable duquel on attend peu de changement d’habitudes, pour ce #Khaosanniversary, j’ai anticipé à mort (et je vous jure que me concernant, c’est tout à fait révolutionnaire) : revoir très en amont l’organisation familiale des deux mois d’été, définir finement les week-ends dispos, annoncer le blocage desdits week-end, me positionner sur le doodle.<br />Ça peut paraitre très très normal pour une majorité de mes contemporains, mais, en soit, pour le procrastinateur que je suis, le risque de constater qu’en fin de compte je pourrais ne pas être présent est un frein énorme à cette démarche (mais j’ai été aidé par la honte constante que j’éprouve à avoir dû faire faux-bond l’année dernière).<br /><br />Une fois le doodle complété, ça a été plusieurs semaines d’angoisse diffuse : le sort permettrait-il qu’une majorité matche avec mes dispos ? Qui serait présent (car oui, il faut bien l’avouer, je ne connais pas tout le cercle de Khaos Farbauti Ibn Oblivion, mais certain-e-s sont très cher-e-s à mon cœur (en plus du sus-nommé et de sa moitié <span style="font-family: Wingdings;">J</span>) ? D’ici la détermination de la date (me permettant de bloquer définitivement le week-end), d’autres priorités familiales pourraient-elles damner le pion de l’IRL en prétextant que « <em>oh, bon, tu vas pas non plus bloquer comme ça tout juillet !</em> » ?<br />(Et sur le thème de la procrastination, c’est typiquement ce genre d’angoisse diffuse, provoquée par l’attente, qui implique qu’il est plus facile d’attendre le dernier moment, voir son lendemain, parce qu’au moins, on gère l’éventuel échec (au sens où on en est responsable) et qu’on a du coup à stresser qu’au moment où on s’y met) (Oui oui, c’est débile, mais c’est comme ça)<br /><br />Mais tout arrive et soudain, la date est bloquée !<br /><br />Juste après la liquéfaction de bonheur consécutive au constat que YEEEAAAHHHHHHHHH ! J’EN SERAI !!!!!!!!! et que YEEEAHHHHHHHH !! IL/ELLE EST LAAAAAA !!!!!!!, mâtinée toutefois de la déception qu’un-e-tel-le ne soit pas dispo à la dite-date, puis au wassingage de la liquéfaction sus-évoquée (Rappel linguistique à l’usage des non-nordisto-pas-de-<wbr>calaisiens : wassingue=serpillère), c'est avec beaucoup de soulagement que je peux définitivement bloquer le week-end tant attendu.<br />Et en l’occurrence, l’attente commence, elle aussi teintée d’angoisse et, désormais, d’appréhension. L’angoisse, c’est toujours la même : qu’est-ce qui va se passer qui va m’empêcher d’honorer ce rendez-vous ? L’appréhension, elle, va crescendo jusqu’à la date fatidique et prend sa source dans l’image que j’ai de moi et du troll que mon cerveau m’assène sur le thème de « T’ES PAS LEGITIME ! ».<br /><br />(Je viens de me relire : c’est tellement pas vendeur ! Quelle souffrance ! Que d’angoisse, que d’appréhension ! Considérez bien que c’est très propre à moi, hein, et que de toute manière [SPOILER] ÇA VAUT LE COUPx1000)<br /><br />Enfin, la dernière semaine avant l’évènement commence. Toutes les conditions étaient réunies pour que je sois archi prêt au petit matin du samedi 21 juillet 2018 : les gremlins étaient en colo, j’étais célibataire à compter du jeudi, je n’avais que quelques trucs et machins à préparer.<br /><br />J’allais pouvoir m’organiser. J’allais pouvoir tout préparer tranquillement. J’allais pouvoir réfléchir posément à mon itinéraire. J’allais pouvoir me coucher tôt pour être en forme et partir dès 6h00 le samedi matin.</p>
<p class="MsoNormal" style="font-family: sans-serif; font-size: 12.8px;">J’allais être glorieux, j’allais être mature, j’allais être responsable.<br /><br /><em>To be continued</em></p>Ça a l'air facile, pourtanturn:md5:42e0b493a805b702ef35efe01bda0bc92018-08-06T16:49:00+02:002018-08-06T15:57:26+02:00KannToC'est pas moi qui le dit ! <p class="MsoNormal" style="font-family: sans-serif; font-size: 12.8px;"><em><span class="m_6092101943629831139lrzxr"><span lang="EN-US" style="font-family: Arial, sans-serif;">"(…)<br /></span></span><span style="color: rgb(34, 34, 34); font-family: Arial, sans-serif; font-size: 12.8px;">In every life we have some trouble<br /></span><span style="color: rgb(34, 34, 34); font-family: Arial, sans-serif; font-size: 12.8px;">But when you worry you make it double<br /></span><span style="color: rgb(34, 34, 34); font-family: Arial, sans-serif; font-size: 12.8px;">Don't worry, be happy<br /></span></em><span style="color: rgb(34, 34, 34); font-family: Arial, sans-serif; font-size: 12.8px;"><em>(…)"</em><br /><br /></span><span style="font-family: Arial, sans-serif; font-size: 12.8px;"><strong>Bobby McFerrin</strong></span><span style="font-family: Arial, sans-serif; font-size: 12.8px;"> </span><span style="color: rgb(34, 34, 34); font-family: Arial, sans-serif; font-size: 12.8px;">– <a href="https://greatsong.net/PAROLES-BOBBY-MCFERRIN,DONT-WORRY-BE-HAPPY,51198.html">Don’t worry, be happy</a></span></p>Eveilurn:md5:8dafa9b024c57b5814c1a5d7cfac32e42018-07-24T16:21:00+02:002018-07-25T10:35:32+02:00KannToBlogmunauté (ou commublogté)<p class="MsoNormal" style="font-family: sans-serif; font-size: 12.8px;">J’étais parti pour faire un thread sur une réflexion personnelle concernant les #Khaosanniversaries, et puis, chassant le naturel mais le voyant revenir au galop (ou le sujet étant trop inspirant), je me retrouve à écrire un pavé indigeste pour twitter, même s’il restera sans doute en deça de mes loghorrées habituelles.<br />Chacun.e remarquera que je mets de côté mon traditionnel chapô à rallonge et je suis bien certain que vous en êtes fort marri.e.s, et je m’en excuse, mais flemme.</p>
<p class="MsoNormal" style="font-family: sans-serif; font-size: 12.8px;">Ordoncques. <em>[Edit du 25/07/18 : Je découvre fortuitement que "or donc" s'écrit "ordoncques". Je suis très honteux, mais aussi assez surpris de ne pas trouver rapidement une définition et/ou l'étymologie du mot sur Google. Si quelqu'un.e a une piste, merci d'avance <img src="https://kannto.chaosklub.com/index.php/?pf=smile.svg" alt=":)" class="smiley" /> ]</em></p> <p class="MsoNormal" style="font-family: sans-serif; font-size: 12.8px;">L’effet de ce #Khaos13th sur mon petit intellect est très similaire à ce que le #Khaos11th avait provoqué : de la remise en cause (mais au sens positif du terme), l’accès à des constructions intellectuelles extrêmement nouvelles et attirantes, un stock de nouvelles notions à explorer, un nettoyage dans les règles de mes synapses, la réassurance de n’être pas « seul », le bienfait de la gentillesse simple et de la bienveillance naturelle, … Ce n’est pas une liste finie, et il faudrait sans doute que je la mette de côté et que j’y revienne pendant plusieurs semaines pour espérer l’exhaustivité.<br /><br />A cela s’ajoute une notion quasi physique de recharge des batteries. Elle est difficile à décrire, cette notion, mais oui, elle s’apparente à l’impression d’être regonflé, d’être plein d’une énergie pour tous les projets qui végètent dans ma caboche, de me sentir capable de soulever sans trop d’effort ce qui s’apparentait encore à des montagnes deux jours avant, de pouvoir appréhender toutes les situations avec sérénité …<br /><br />La différence entre mes deux expériences des #Khaosanniversaries se situe dans cette notion et je pense qu’elle est due aux nombres de personnes ayant pu faire le déplacement.<br /><br />Il y a deux ans, il y avait beaucoup de monde (toutes proportions gardées, bien sûr, et c’est un introverti qui s’exprime ^^’), et, vraiment, la stimulation était très intense : d’une part parce que tout ce que je listais au début était multiplié par le nombre de convives, et d’autre part, parce que justement ce nombre permettait des discussions plus privilégiées et plus exhaustives avec une ou deux personnes (discussions privilégiées qui restent des diamants très purs parmi mes souvenirs les plus chers)(et même si du coup, je n’ai pas pu avoir ce genre de discussion avec d’autres, mais je ne suis jamais content).<br />Toujours est-il que j’étais ressorti de cette session « ultra » rechargé et avec l’impression de craquer aux coutures. Si cette impression est particulièrement grisante et qu’en bon junkie je suis tout à fait partant pour en bénéficier à nouveau, avec le recul, je pense que c’est presque handicapant après coup : à mon retour, j’ai passé beaucoup de temps à gérer cette sensation, à éviter d’exploser de ce quasi trop-plein (et je n’exagère pas, j’ai un souvenir physique encore très vif du mois qui a suivi le #Khaos11th)(et je pense d’ailleurs que j’ai frôlé l’explosion sociale, mais c’est un autre sujet) et au bout du compte, je ne pense pas (en fait, j’en suis sûr) l’avoir exploité autant que je l’aurais pu (sans compter qu’il y a un blues attenant, un sentiment de manque immédiat à gérer aussi). En fait, l’idée ici, c’est que je l’ai utilisé un peu dans tous les sens et que j’en ai clairement ressenti un certain gâchis (alors attention, hein : je parle bien de ce que cette énergie mentale aurait pu me permettre, pas de l’IRL qui reste, comme la suivante, un des cinq évènements les plus marquants de ma vie (et dans ces 5 évènements, il y a mes enfants ^^)).<br /><br />Cette année, ce week-end donc, nous étions beaucoup moins et c’était beaucoup plus intimiste. C’était extrêmement stimulant (je pense que c’est donc une marque de fabrique des #Khaosanniversaries), mais sans cette notion de « presque trop » pour mon petit cerveau, mes petits récepteurs et ma petite sensibilité.<br />Je reviens de ce #Khaos13th avec, encore une fois, cette sensation d’être gonflé à bloc, mais, cette fois, sans le côté « digue sur le point de céder ». J’ai l’impression de pouvoir disposer de cette énergie de manière positive, construite en tout cas (après tout, peut-être m’en servirai-je pour devenir un génie du mal, qui sait ?), et surtout, en n’ayant que le souci de la savourer et pas de devoir la gérer et de la contenir.<br /><br />Ceci étant posé, je vais pouvoir aborder le sujet initial de ma réflexion.<br />Comme<span style="color: rgb(31, 73, 125);">,</span> lors du #Khaos13th, nous avons parlé de la grille de lecture que proposait Mage (et ce fut une révélation me concernant), mon cerveau, bien évidemment, turbine depuis sur ce paradigme.<br />Et je me faisais la réflexion, que je vous soumets donc, que cette énergie était similaire à la quintessence : si on a la possibilité de s’en charger à bloc, il y a une contrepartie qui, sans être dans le principe de l’explosion (enfin, a priori), s’apparente à un débordement pas vraiment contrôlable. Et du coup, il est préférable de limiter cette recharge de magie afin de disposer d’une réserve confortable tout en évitant les désagréments du trop-plein.<br /><br />J’aime beaucoup cette analogie. En fait, elle me parait même plus qu’une analogie.<br /><br />Et bien sûr, le node, c’est vous et votre somme, au travers des harmoniques et de la résonnance que vous provoquez ensemble.<br /><br />Vous êtes magiques. Vous êtes magie. Vous êtes Mages.</p>Résonances et harmoniquesurn:md5:52eb681794c5573a611cde958b396ec72018-07-24T16:13:00+02:002018-07-24T15:20:44+02:00KannToC'est pas moi qui le dit ! <div class="quoted-text" style="color: purple; font-family: sans-serif; font-size: 12.8px;"><p class="MsoNormal"><span lang="EN" style="color: rgb(51, 51, 51); font-family: Verdana, sans-serif; font-size: 10pt;"><em>“So close, no matter how far<br />Couldn't be much more from the heart<br />Forever trusting who we are<br />And nothing else matters<br /><br />(...)”</em></span></p>
<p class="MsoNormal"><span lang="EN" style="color: rgb(51, 51, 51); font-family: Verdana, sans-serif; font-size: 10pt;"> </span></p>
</div><p class="MsoNormal" style="font-family: sans-serif; font-size: 12.8px;"><span lang="EN" style="color: rgb(51, 51, 51); font-family: Verdana, sans-serif; font-size: 10pt;"><strong>Metallica</strong> – <a href="https://www.azlyrics.com/lyrics/metallica/nothingelsematters.html">Nothing Else Matters</a></span></p>Same player ...urn:md5:e1d55622ad0e7678ecf63f0878d1b2d32018-06-29T16:56:00+02:002018-06-29T21:36:47+02:00KannToArguments pour le port quotidien de la camisole<p class="MsoNormal" style="font-family: sans-serif; font-size: 12.8px;">Je viens de prendre conscience d’un truc dans mon quotidien qui tend à titiller une hypothèse qui me turlupine depuis un moment sur le sens de la vie, en particulier dans le monde de fou, absurde et sans logique que nous subissons ces dernières années (d’autant qu’il y a une accélération de dingue en ce moment, niveau connerie), coincés que nous sommes par des dirigeants (de pays, d’entreprises, d’administrations) brillant par leur folie, leur inhumanité, leur absence de sens commun (le vrai, hein, pas celui de notre oncle qui vote FN ou LREM ou LR (enfin, qui vote, quoi) et qui ergote à qui mieux-mieux sur le péril des flux migratoires), leur égoïsme, leur leurres (ahah)(oui, je me contente de peu), leurs mensonges (donc), et qui pilotent les destinées de milliards d’individus (que ce soient les destinées propres ou celles collectives comme ce qui touche à la dégradation de notre écosystème planétaire) avec une inconséquence et une absence totale d’empathie, d’altruisme et de responsabilité (celle sensément attachée à leurs fonctions) telles qu’on serait tenté de les croire grands fans et lecteurs avertis des grandes œuvres d’anticipation noir et/ou post-apo (« <em>1984</em> », « <em>Le meilleur des mondes</em> », « <em>Mad Max</em> », « <em>Ravages</em> », « <em>Les derniers hommes</em> », « <em>Les dragons stochastiques</em> », [<em>insert here any book/movie/idea wich put you in PLS</em>], …), à tel point que leur but ultime serait de reproduire IRL et grandeur nature les projections (non pas prophétiques mais relevant de la mise en garde, pourtant) des maîtres visionnaires (non, parce qu’il faut (il faut !) bien trouver une raison autre que le confort immonde et indécent d’une minorité ou le reptilien réflexe de domination à tout ce cirque, sinon, en plus de n’avoir pas de sens, c’est médiocre)(ceci étant, comme je suis misanthrope à mes heures perdues, je crains qu’il faille trouver là (dans la dernière parenthèse (suivez un peu, aussi !)) l’explication la plus plausible à la marche du monde)(c’est donc médiocre).</p>
<p class="MsoNormal" style="font-family: sans-serif; font-size: 12.8px;">Mais si cette infâme logorrhée que je vous inflige peut amener un début de réponse sur le pourquoi de la marche du monde, elle n’amène aucune piste sur le sens éventuel de la vie.</p>
<p class="MsoNormal" style="font-family: sans-serif; font-size: 12.8px;"> </p> <p class="MsoNormal" style="font-family: sans-serif; font-size: 12.8px;">Si vous avez lu les quelques billets dans ces pages ou si vous me connaissez un peu, ben vous savez ce qu’en j’en pense, fondamentalement, du sens de la vie : il n’existe pas.</p>
<p class="MsoNormal" style="font-family: sans-serif; font-size: 12.8px;">Pour faire bref (haha) pour les éventuels nouveaux ou ceux du fond qui ne suivent pas, petit résumé de la philosophie KannToesque : entre le hasard cosmique, le coup de bol chimique, la brièveté de l’humanité et de chacun perdue dans les abîmes du temps, le biais d’anthropocentrisme et la perception tronquée du réel, je suis intimement convaincu que nous ne servons à rien ni aucun but.<br />A la limite, de la vie, on pourrait dire qu’elle est, mais ça s’arrête à ça (thanks Terry Pratchett et ses potes pour les «<em> La science du Disque Monde</em> », ouvrages que je conseille sans réserve et qui m’auront permis de continuer à progresser dans ces réflexions).<br />(Et, parce que je ne peux pas m’empêcher de le dire et de le répéter, toutes les religions trouvent leur succès dans le confort qu’elles dogmatisent en proposant une alternative nettement plus supportable à l’idée que moi, individu, je ne sers à rien dans l’absolu).</p>
<p class="MsoNormal" style="font-family: sans-serif; font-size: 12.8px;">Mais en dépit de mon âge vénérable et de la sagesse inhérente qui m’habite (tu la touches du doigt, ma maitrise du 8000<sup>ème</sup> degré ?), cette absolue certitude et sa totale compréhension ne me permettent pas de relativiser complétement le malheur que j’entends, que je vois, que je lis et que je constate quotidiennement (et oui, je sais votre déception, mais que voulez-vous, je reste tributaire de cette chimie, de ces synapses farceurs et de ces dizaines de milliers d’années d'évolution darwinienne).</p>
<p class="MsoNormal" style="font-family: sans-serif; font-size: 12.8px;">Alors, parce que nous sommes ainsi faits (et j’en arrive ainsi au sujet du billet, en fait), je laisse la bride à mes pensées afin de compenser ces réalités délétères, et ces dernières me proposent dernièrement l’hypothèse (forcément influencée par notre époque de gaming hyperconnectée et par « Matrix »)(et forcément déjà pensée/écrite/développée par un tiers), que nous sommes tous (tous les êtres humains et ceux à venir), dans un immense MMORPG, auquel nous serions connectés au niveau cérébral et qui induirait, pendant le jeux, une amnésie de ce qu’est vraiment notre monde, le vrai IRL.</p>
<p class="MsoNormal" style="font-family: sans-serif; font-size: 12.8px;">Je n’ai pas encore creusé ce que pourrait être ce vrai, ce méta-IRL, ni ce qui régit la connexion à ce jeux ultime (par exemple, est-ce que les joueurs passent leur vie à jouer ou bien les phases de jeux sont-elles très courtes IRL avec une accélération ou un système d’ellipse (oui, j’ai bien conscience de l’influence de « Matrix » et des petits bouts d’« Inception » qui trainent dans ces lignes) ? Que se passe-t-il vraiment quand on dort dans le jeu ? Sommes-nous éveillés IRL ? Partageons-nous nos expériences ? Echangeons-nous sur la session autour d’une machine à café ?) mais, à la limite, pour l’instant, je m’en fous.</p>
<p class="MsoNormal" style="font-family: sans-serif; font-size: 12.8px;">Ce qui caractériserait ce jeu, ce serait un univers cohérent (les grandes lois de la physique au sens large du terme, quelques notions d’interactions sociales) mais une absence de règles et d’objectifs. Un pur bac à sable. Avec une notion implantée dans chaque avatar qu’au bout du compte, tout ça n’est pas sérieux, que ça n’est pas grave et que ça ne porte pas à conséquence (à part d’être la cible des lazzis et des quolibets à la méta-machine à café).</p>
<p class="MsoNormal" style="font-family: sans-serif; font-size: 12.8px;">Par ailleurs, en tant qu’individu, on ne mourrait pas. Ou du moins, en cas d’échec critique, on recommence la partie, avec le même perso (si si, quantiquement parlant, je suis sûr que c’est possible). Les sensations de « déjà-vu » pourraient être dues au fait de jouer une séquence à nouveau, après plusieurs morts et plusieurs essais.</p>
<p class="MsoNormal" style="font-family: sans-serif; font-size: 12.8px;">Voilà donc, exposée sommairement, l’hypothèse turlupinante qui est mienne depuis quelques temps et que j’explore pour en gouter la cohérence.</p>
<p class="MsoNormal" style="font-family: sans-serif; font-size: 12.8px;">Et donc, me direz-vous, quelle sont donc cette prise de conscience et cette titillance qui ouvrent ce billet dans lequel vous regrettez, ne niez pas, de vous être fourvoyés ?<br />Ben c’est que je viens de réaliser qu'il y a trèèèèès longtemps que je n’ai pas eu de sensation de « déjà-vu », sensations qui ont pourtant pu être très intenses dans mon expérience personnelle.</p>
<p class="MsoNormal" style="font-family: sans-serif; font-size: 12.8px;">Et tu sais quoi ? Peut-être que je n’ai pas encore joué ce scénario.<br />Peut-être que j’y suis bon.<br />Ou peut-être que je peux tout y inventer.<br />Peut-être puis-je tout m’y permettre.</p>Qui rogat non erraturn:md5:fe36ba3a77556e79940a62549d24e3be2018-06-29T16:52:00+02:002018-06-29T15:57:15+02:00KannToC'est pas moi qui le dit ! <p class="MsoNormal" style="font-family: sans-serif; font-size: 12.8px;"><em>« As-tu déjà fait ces rêves Néo, qui semblent plus vrais que la réalité ? Si tu étais incapable de sortir d'un de ces rêves ? Comment ferais-tu la différence entre le monde du rêve et le monde réel ? »</em></p>
<p class="MsoNormal" style="font-family: sans-serif; font-size: 12.8px;"><strong>MATRIX</strong> - Morpheus</p>Fou(toir)urn:md5:9c87d6ed20c1b1f7ca5f1fea27d524612018-03-28T16:46:00+02:002018-03-28T16:04:34+02:00KannToPetits bouts d'une vieAlors que le moteur est au point mort, que l’envie de faire quoique ce soit est inexistante, que la raison est encore là mais peine à porter le système, que le retard s’accumule de fait, que les ornières familiales et matrimoniales tracent un chemin sans surprise, que la force des mauvaises habitudes s’apparente à la gravité d’une géante gazeuse, que le diamant poli du souvenir alerte sur le manque, que la vie passe sans répit, que le temps ne fait rien à l’affaire, que la sclérose s’installe, que les projets s’amoncellent dans ton esprit et qu’ils y restent, que ta misanthropie saisonnière pointe le bout de son nez, que ton imposture intrinsèque te mine, que peu de choses ont encore un goût, que la fin du monde tant annoncée est là et que tout le monde s’en fout puisqu’elle n’a pas le panache d’une météorite, d’un alignement de planètes ou d’un super-volcan mais avance petit à petit par la grâce de l’absence de prise de conscience et d’efforts propres à ne serait-ce que la retarder ou du moins nous y préparer, que l’insignifiance de notre conscience te saute à la gueule tant que c’est assez, que les chimies de ton cerveau semblent prendre un malin plaisir à te voir voir tout en noir ( !), que les souffrances individuelles, dites et non-dites, te noient, que décidemment il est compliqué de rester bloqué à quinze ans quand les rides s’installent, les cheveux se font la malle et que tout le monde attend de toi d’être adulte et responsable (imposteur !), que tes actes battent ta conscience en brèche, que la seule pulsion à se faire entendre est celle qui te taraude pour que tu montes dans ta voiture et pour que tu roules, loin, ailleurs, longtemps, que la bêtise des abruti.e.s t’agresse quotidiennement de manière viscérale, que les défenses mises en place bon an mal an craquèlent et montrent de dangereux signes de fragilités, que ta lâcheté t’empêche d’envoyer valser toutes les causes de ton mal-être que tu t’échines à consigner ici, que tu t’enfonces dans un consumérisme bon teint, que tes passions sont très loin d’avoir la teinte rouge-vif qu’il sied pour mériter cette appellation, que décidemment encore la personne que tu es correspond si peu à celle que tu intellectualises, que tu ne trouves rien pour nourrir tes appétences, ni courage, ni volonté, quel meilleur moment, je vous le demande, pour n’en pas parler dans un billet de blog et de travailler l’art délicat et inutile <del>des</del> de la phrase<del>s</del> sans point et sans intérêt ?<br />
<br />
<br /> Et bien, voilà.<br />
<br />
Vous allez bien ?<br />
Oh oui, moi aussi.Tensionurn:md5:5c36cd0bc238d0974bafd80cc31d8b562018-03-28T16:45:00+02:002018-03-28T16:05:11+02:00KannToC'est pas moi qui le dit ! <em>"(...)<br />
Mind is a battlefield<br />
All hope is gone<br />
Trouble to the right and left<br />
Whose side you're on?<br />
<br />
Thoughts like a minefield<br />
I'm a ticking bomb<br />
Maybe you should watch your step<br />
Don't get lost<br />
<br />
The sky is a neighborhood<br />
The sky is a neighborhood<br />
Don't get lost<br />
<br />
(...)"</em><br />
<br />
<strong>Foo Fighters - <a href="https://www.azlyrics.com/lyrics/foofighters/theskyisaneighborhood.html">The sky is a neighborhood</a></strong>Ressourcementurn:md5:a7b9ab79493f16d1791b301eb7c5bbfc2017-11-08T23:50:00+01:002017-11-09T06:58:02+01:00KannToPetits bouts d'une vie<br />
Dans le précédent billet, j’évoquais que ce parti pris que je tentais de mettre en œuvre pour combattre mon apathie novembresque (à savoir, l’introspection, le coconnage, le vautrage dans les madeleines proustiennes, la création), ben je l’avais déjà commencé.<br />
Certes, il y a la musique (tous mes trucs de vieux ado que je me repasse dans mon carrosse que j’emmène au boulot plutôt que d’écouter les malheurs du monde comme un adulte sur France Inter)(oui, j’écoute toujours France Inter, je suis indécrottable), les vieux bouquins au chaud dans le salon (combien de fois que je la lis, Robin Hobb ? Cinq fois ? Six fois ?), les films tellement vus que tu commences à rire ou pleurer avant que la scène arrive, pytout pytout.<br />
Tout ça effectivement, était commencé avant l’écriture de ce billet.<br />
<br />
Mais pas que. <br />
En fait, juste avant ce billet, <em><a href="https://kannto.chaosklub.com/index.php/post/2017/11/08/Judo-mental">Judo Mental</a></em>, je me suis fait un binge reading de mon blog (billets <strong>ET</strong> commentaires) (agrémenté de certains billets de chers autres, au gré des liens qui émaillaient ma prose, et dans la mesure où ces-dits liens pointaient encore vers une adresse valide) (et si le lecteur d’aventure connait un peu l’Histoire contée dans ce blog, il se doute donc des lieux dans lesquels j'ai pu trouver l'essentiel des billets extérieurs dont ma lecture fut à nouveau ébaudie) (mais tellement snif pour les autres …).<br />
<br />
Soyons honnête, ça a alimenté et clos une première partie de l’introspection de saison.<br />
<br />
Et ça m’a permis de sortir le billet précédent dans la foulée.<br />
Pas comme un déclencheur. Pas non plus comme, tant de fois, une réponse à une auto-culpabilisation ou au désir d’être et avoir été (ou à des in<del>jonctions</del>citations d'aucuns et d’aucunes <img src="https://kannto.chaosklub.com/index.php/?pf=smile.svg" alt=":)" class="smiley" /> )<br />
Plutôt comme une suite logique de ce que j’avais lu dans mes pages. Comme lorsque tu te remets à un ouvrage qui t’appartient et que tu as choisi en te disant « bon, et à quoi j’en étais, déjà ? ».<br />
<br />
Toujours est-il que cette lecture intégrale m’a fait un bien fou (même si elle a aussi bien grevé ma rentabilité) (et tous comptes faits, c’est aussi bien qu’il y ait eu de tels trous dans l’alimentation de ce blog et que je sois bien moins constant que <strong><a href="https://blog.chaosklub.com/index.php/">le Maître</a></strong> (à plus d’un titre, désormais) car si j’avais accumulé <strong><a href="https://blog.chaosklub.com/post/2017/05/03/1800-%21">1800</a></strong> billets (mille huit cents !) (et des vrais, pas avec ¼ de citations ^^’) comme lui, j’aurais fini cette relecture en 2019, au moins (et j’aurais sans doute pu la conclure de chez moi vu que mon patron aurait fini par s’en rendre compte)).<br />
<br />
Et ce qui m’a fait tant de bien, dans cette logique de madeleine, ce n’est pas tant ce que j’y ai écrit (car contre toute attente, et malgré le grand âge de la majeure partie de ma modeste production et <strong><a href="https://kannto.chaosklub.com/index.php/post/2016/11/07/%E2%80%9CMise-%C3%A0-jour-x/%E2%80%9D%2C-argument...">la fragilité de ma mémoire</a></strong>, j’en garde un souvenir assez précis)(sans compter que si ma prose d’alors continue à m’amuser, le fond reste globalement très anecdotique) que les échanges retrouvés sous les billets.<br />
De la construction d’amitiés en vrais tranches de fou rire, d’échanges passionnés en discussions nocturnes, de cabales antiadmin en construction d’une chanson, ces lieux de Vie ont représenté un microcosme, pour moi hors du commun et terriblement salvateur.<br />
<br />
Et plus que tout, ce en quoi je me suis ressourcé dans cette relecture, ce sont leurs présences, à elles et eux que je chéri très très fort, toujours bienveillantes, toujours soutenantes, toujours aidantes.<br />
<br />
(Savez-vous, chèr.e.s “elles et eux” (si toutefois vous lisiez toutes et tous ces lignes), l’ampleur de l’impact que vous avez eu sur ma vie, sur les décisions que j’ai prises, sur les virages que j’ai négociés ? Vous ai-je dis que vous m’avez sauvez la vie au moins une fois - pas en direct, mais par vos seules présences ? Non, je ne l’ai pas dit. Peut-être suggéré (maladroitement. On a les pudeurs mal placées que l’on peut). Mais pas dit. Ben voilà, c’est fait (sans doute maladroitement. On garde les pudeurs mal placées que l’on peut)).<br />
<br />
Le plus admirable dans tout ça, c’est que cette affection que vous m’avez portée il y a tant d’années (mais aussi celle plus proche) a la même portée aujourd’hui, toujours aussi vive et toujours aussi efficace.<br />
<br />
Et je ne vous en remercierai jamais suffisamment.<br />
<br />
Bien à vous<br />
<br />
KannTo<br />
<br />
P.S.: Pour le trop peu avec qui je suis encore en contact, votre présence n'a que plus de force. Pour beaucoup, vous me manquez terriblement. <br />
<br />
K.Judo mentalurn:md5:c85fa44bae137954e2232304a96000682017-11-08T16:34:00+01:002017-11-08T16:58:12+01:00KannToPetits bouts d'une vie<p><br />
Novembre.<br />
<br />
Novembre, son froid, son gris, ses jours de plus en plus courts, la nécessaire adaptation au passage à l’heure d’hiver et les réflexes d’hibernation de l’ours que je devais être dans une autre vie.<br />
<br />
Novembre et ma dépression saisonnière.</p> Ça fait quelques années maintenant que j’ai (enfin !) remarqué ce marronnier et que je cherche des parades ; celles tentées jusqu’alors fonctionnent peu.<br />
<br />
Cette année, j’ai préparé ce mois honni en emmagasinant des habitudes qui répondent à mes besoins en terme d’équilibre (sport, gestion de l’alimentation (éviter les aliments doudou de 23h00 surtout), faire les choses (même lentement)), afin de bénéficier d’un effet d’inertie propre à le passer, ce mois honni, en évitant autant que faire se peut d’impacter mes différentes vies : ben oui, quand tu n’es plus capable pendant quatre ou cinq semaines de t’investir à plus de 10% (et encore, je suis large) dans tes différents cercles (le boulot, la famille, les projets, ta maison, etc., etc. …), que même tu es dans une logique de fuite, le retard que tu prends devient plus que considérable et cette considérabilité (oui, mon amour des néologismes ne se dément pas)(ou ma flemme de trouver le mot juste)(au choix) devient rapidement un handicap lourd quand tu reprends enfin du poil de la bête et que finalement tu dois mettre les bouchées doubles (littéralement !) pour rattraper ce retard ET faire front aux exigences de cet alors sensément plus serein.<br />
<br />
Bon. J’ai été malade une semaine, celle qui précède novembre : pas de sport, sommeil de merde, alimentation de merde. YOLO !!<br />
<br />
Donc, force est de constater que même si je suis moins atteint que les dernières années, ce n’est pas suffisant pour m’éviter de me casser la gueule à moyen terme.<br />
<br />
Il semble donc que je doive réfléchir à un plan B.<br />
Si les précédentes expériences mettaient en évidence que s’arcbouter (parce que <em>jeneveuxpasrevivrelamêmechosequilya14ans jeneveuxpasrevivrelamêmechosequilya14ans</em>) sur le problème tendait à accentuer le mal-être –car échec = culpabilisation = mal-être = augmentation des conduites compensatoires (coucher tardifs, bouffe doudou, paradis virtuels) = augmentation de l’échec = sur-culpabilisation = augmentation du mal-être = sur-augmentation des conduites compensatoires = etc. = etc. = … -, peut-être est-il nécessaire de renverser cette logique.<br />
<br />
Je vais l’accueillir, cette dépression saisonnière, la reconnaître pour ce qu’elle est et tacher de la rendre motrice plutôt que de la laisser m’immobiliser.<br />
<br />
Ah. Ecris comme ça, c’est beaucoup moins clair que le ressenti que j’en ai.<br />
<br />
Disons que si je la traduis comme un vague à l’âme, un spleen, une mélancolie, alors je peux m’en servir. Peut-être qu’une partie du temps que je dois consacrer aux trucs d’adulte, je peux m’en servir sur des activités qui correspondent à cet état d’esprit.<br />
L’introspection, déjà.<br />
Le vautrage dans les madeleines proustiennes (musiques, lectures, blogs) aussi.<br />
Le coconnage itou.<br />
La création.<br />
<br />
En tout honnêteté, j’ai déjà commencé.<br />
<br />
Maintenant, il va falloir respecter cette espèce de contrat passé avec moi-même : si tu parviens à te faire du bien avec cet état d’esprit, tu ne dois pas oublier le reste, l’IRL, et tu dois avancer.<br />
Pas à pas.<br />
Au pas en l’occurrence.<br />
De manière à réduire l’impact de cette période de latence.<br />
<br />
Donc, si je suis d’accord avec moi, je considère que cette journée était la dernière qui aura été amorphe sur cette période (une semaine et demi, c’est déjà trop).<br />
<br />
On en reparle demain ?(Putain de) Cycleurn:md5:26e0bbc8267a60ca0cd5f12370a484692017-11-08T16:28:00+01:002017-11-08T16:28:00+01:00KannToC'est pas moi qui le dit ! <p><q>Il y a des jours où, quand le jour se lève,<br />
On voudrait rentrer tout au fond d'un rêve<br />
Et puis, soudain, lorsque le clocher sonne,<br />
Il y a des jours où l'on n'est plus personne.<br />
<br />
Alors, on ferme les yeux un instant.<br />
Quand on les rouvre, tout est comme avant.<br />
Les gens vous voient et leur regard s'étonne.<br />
Il y a des jours où l'on n'est plus personne.<br />
<br />
Comme au milieu d'un cinéma désert,<br />
On rembobine et tout passe à l'envers<br />
Et quand on pense aux gens qu'on abandonne,<br />
Il y a des jours où l'on n'est plus personne.<br />
<br />
(...)</q>
</p>
<p><strong>Yves Duteil - <a href="https://genius.com/Yves-duteil-melancolie-lyrics">Mélancolie</a></strong></p>Voter (ou pas)urn:md5:20ada7b9ea9c6bb3b89b54b1cb8fb58e2017-05-05T12:25:00+02:002017-05-05T13:33:52+02:00KannToCitoyenneté<p><span style="font-family: Arial; font-size: 14.66px;">L’échéance du second tour de la présidentielle se rapprochant à grand pas, je souhaitais amener ma (petite) pierre personnelle au débat portant sur le fait de voter ou non dimanche, et le cas échéant, de voter blanc ou de voter contre le pen.</span></p> <p style="line-height: 1.38; margin-top: 0; margin-bottom: 0;" dir="ltr"><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt; vertical-align: baseline; background-color: transparent;">Je n’ai pas la prétention de détenir la vérité ni, a fortiori, de donner des leçons, mais je constate pour ma part que depuis ce funeste soir de 1er tour, mon avis a évolué (voire circonvolué) au gré des analyses de chacun (au bureau, sur twitter, sur facebook et dans l’intimité de mon chez-moi).</span></p>
<p style="line-height: 1.38; margin-top: 0; margin-bottom: 0;" dir="ltr"><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt; vertical-align: baseline; background-color: transparent;">Si la mienne (d’analyse) peut permettre à d’aucun-e d’avancer dans sa propre réflexion, j’aurais en partie retransmis ce qui m’aura été confié, à savoir, un petit peu de raison.</span></p>
<p style="line-height: 1.38; margin-top: 0; margin-bottom: 0;" dir="ltr"><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt; vertical-align: baseline; background-color: transparent;"><br /></span></p>
<p style="line-height: 1.38; margin-top: 0; margin-bottom: 0;" dir="ltr"><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt; vertical-align: baseline; background-color: transparent;">On y va ? OK, let’s go.</span></p>
<p style="line-height: 1.38; margin-top: 0; margin-bottom: 0;" dir="ltr"><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt; vertical-align: baseline; background-color: transparent;"><br /></span></p>
<p style="line-height: 1.38; margin-top: 0; margin-bottom: 0;" dir="ltr"><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt; vertical-align: baseline; background-color: transparent;">Alors d’abord, des préalables.</span></p>
<ul style="margin-top: 0; margin-bottom: 0;"><li style="font-family: Arial; font-size: 11pt; vertical-align: baseline; list-style-type: disc; background-color: transparent;" dir="ltr"><p style="line-height: 1.38; margin-top: 0; margin-bottom: 0;" dir="ltr"><span style="font-size: 11pt; vertical-align: baseline; background-color: transparent;">Je suis un homme, j’ai une quarantaine d’année (un vieux pour certains, un jeunot pour d’autres), je suis hétérosexuel, je suis blanc : à ce titre, j’ai bien conscience de mes privilèges</span></p>
</li>
<li style="font-family: Arial; font-size: 11pt; vertical-align: baseline; list-style-type: disc; background-color: transparent;" dir="ltr"><p style="line-height: 1.38; margin-top: 0; margin-bottom: 0;" dir="ltr"><span style="font-size: 11pt; vertical-align: baseline; background-color: transparent;">J’ai un métier, je ne suis pas riche mais je suis loin de subir la misère : à ce titre aussi, je suis tout aussi conscient de mes privilèges</span></p>
</li>
<li style="font-family: Arial; font-size: 11pt; vertical-align: baseline; list-style-type: disc; background-color: transparent;" dir="ltr"><p style="line-height: 1.38; margin-top: 0; margin-bottom: 0;" dir="ltr"><span style="font-size: 11pt; vertical-align: baseline; background-color: transparent;">je vote selon mes convictions au premier tour de toutes les élections -à savoir l'extrême gauche- depuis que je suis en âge de voter : LCR puis NPA puis Mélenchon, pour finir cette fois-ci avec un vote FI (et je sais la distinction entre mouvement révolutionnaire et mouvement réformiste, mais comme là n’est pas le débat, je simplifie)</span></p>
</li>
<li style="font-family: Arial; font-size: 11pt; vertical-align: baseline; list-style-type: disc; background-color: transparent;" dir="ltr"><p style="line-height: 1.38; margin-top: 0; margin-bottom: 0;" dir="ltr"><span style="font-size: 11pt; vertical-align: baseline; background-color: transparent;">Je considère le 1er tour comme celui où l’on peut réellement exprimer sa conviction et j’ai toujours refusé le principe de vote utile, le considérant comme une manipulation des appareils historiques.</span></p>
</li>
<li style="font-family: Arial; font-size: 11pt; vertical-align: baseline; list-style-type: disc; background-color: transparent;" dir="ltr"><p style="line-height: 1.38; margin-top: 0; margin-bottom: 0;" dir="ltr"><span style="font-size: 11pt; vertical-align: baseline; background-color: transparent;">Le mouvement représenté par Mélenchon est le seul qui m’ait enthousiasmé depuis, pfiou, très longtemps : représentation du mouvement par le candidat (et non pas super-héros providentiel), rénovation des institutions, projet de retour du pouvoir au peuple, changement des règles ultra-maîtrisées par les politiques professionnel-le-s et les lobbies, fin de la monarchie cachée de la 5ème république et de sa cour (j’abrège, c’est pour l’idée générale)</span></p>
</li>
<li style="font-family: Arial; font-size: 11pt; vertical-align: baseline; list-style-type: disc; background-color: transparent;" dir="ltr"><p style="line-height: 1.38; margin-top: 0; margin-bottom: 0;" dir="ltr"><span style="font-size: 11pt; vertical-align: baseline; background-color: transparent;">je ne me suis pas investi dans le mouvement FI (parce que l’expérience amène de la réserve) ; en toute honnêteté, je ne sais pas encore si je le regrette ou pas.</span></p>
</li>
<li style="font-family: Arial; font-size: 11pt; vertical-align: baseline; list-style-type: disc; background-color: transparent;" dir="ltr"><p style="line-height: 1.38; margin-top: 0; margin-bottom: 0;" dir="ltr"><span style="font-size: 11pt; vertical-align: baseline; background-color: transparent;">Avant le premier tour, j’ai défendu l’idée du vote FI lorsque l’occasion s’est présentée</span></p>
</li>
<li style="font-family: Arial; font-size: 11pt; vertical-align: baseline; list-style-type: disc; background-color: transparent;" dir="ltr"><p style="line-height: 1.38; margin-top: 0; margin-bottom: 0;" dir="ltr"><span style="font-size: 11pt; vertical-align: baseline; background-color: transparent;">Je ne suis pas “un insoumi”, mais j’use de mon esprit critique et de ma raison, et à ce titre, je ne me considère pas comme soumis.</span></p>
</li></ul>
<p style="line-height: 1.38; font-family: Arial; font-size: 11pt; margin-top: 0; margin-bottom: 0; vertical-align: baseline; list-style-type: disc; background-color: transparent;" dir="ltr"><span style="font-size: 11pt; vertical-align: baseline; background-color: transparent;"><br /></span></p>
<p style="line-height: 1.38; margin-top: 0; margin-bottom: 0;" dir="ltr"><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt; vertical-align: baseline; background-color: transparent;">Bien. Ceci étant posé (et en espérant avoir fait le tour d’éventuels sujets trollesques), je vais tacher de dérouler ma réflexion.</span></p>
<p style="line-height: 1.38; margin-top: 0; margin-bottom: 0;" dir="ltr"><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt; vertical-align: baseline; background-color: transparent;"><br /></span></p>
<p style="line-height: 1.38; margin-top: 0; margin-bottom: 0;" dir="ltr"><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt; vertical-align: baseline; background-color: transparent;">En 2012, j’ai voté PS au second tour en étant certain qu’ils valaient malgré tout mieux que l’UMP, et, si je ne peux qu’applaudir des deux mains le mariage pour tous, la loi El Khomri, le 49.3 et la répression inadmissible qui a répondu aux manifestations qui s’en sont suivies ont signé l’arrêt de mort de mon principe d’un vote “le plus à gauche pour un second tour” (ou plutôt, “le moins pire”) qui a donc rendu l’âme dans un râle d’agonie amer.</span></p>
<p style="line-height: 1.38; margin-top: 0; margin-bottom: 0;" dir="ltr"><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt; vertical-align: baseline; background-color: transparent;"><br /></span></p>
<p style="line-height: 1.38; margin-top: 0; margin-bottom: 0;" dir="ltr"><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt; vertical-align: baseline; background-color: transparent;">Il y a environ un an, donc, j’étais certain que je ne voterai pas au second tour de la présidentielle : la droite ou la “gauche”, c’est bon, ils avaient cessé de me prendre pour une buse.</span></p>
<p style="line-height: 1.38; margin-top: 0; margin-bottom: 0;" dir="ltr"><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt; vertical-align: baseline; background-color: transparent;">L’hypothèse même d’un barrage au FN m’était insupportable.</span></p>
<p style="line-height: 1.38; margin-top: 0; margin-bottom: 0;" dir="ltr"><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt; vertical-align: baseline; background-color: transparent;">Notez bien qu’il s’agissait d’un bouleversement de mon paradigme : après avoir usé du droit de vote à chaque élection, alors que depuis plus de 20 ans (voire plus : l’éducation, ça compte) il était érigé comme devoir, j’allais ne pas voter.</span></p>
<p style="line-height: 1.38; margin-top: 0; margin-bottom: 0;" dir="ltr"><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt; vertical-align: baseline; background-color: transparent;"><br /></span></p>
<p style="line-height: 1.38; margin-top: 0; margin-bottom: 0;" dir="ltr"><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt; vertical-align: baseline; background-color: transparent;">Est arrivée l’élection. Comme beaucoup, j’ai voté Mélenchon avec la conscience que là, il y avait moyen que la vraie gauche soit au second tour. Finalement, peut-être allais-je pouvoir voter puisque pour la première fois, un mouvement représentant mes idées était au second tour.</span></p>
<p style="line-height: 1.38; margin-top: 0; margin-bottom: 0;" dir="ltr"><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt; vertical-align: baseline; background-color: transparent;"><br /></span></p>
<p style="line-height: 1.38; margin-top: 0; margin-bottom: 0;" dir="ltr"><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt; vertical-align: baseline; background-color: transparent;">Comme le juge de la chanson, la suite me prouva que non, et bien que je ne sois pas allé jusqu’à crier “maman” et pleurer beaucoup (après tout, comme tant d’autres, je l’avais déjà subi en 2002), la douleur n’en fut pas moins vive (et finalement, pour les mêmes raisons que le juge).</span></p>
<p style="line-height: 1.38; margin-top: 0; margin-bottom: 0;" dir="ltr"><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt; vertical-align: baseline; background-color: transparent;">Ben ouais, d’un côté le FN (qu’on ne présente plus) et de l’autre, celui que j’avais catalogué comme le candidat du lobby financier (on est d’accord, c’est ce qu’il est, non ?).</span></p>
<p style="line-height: 1.38; margin-top: 0; margin-bottom: 0;" dir="ltr"><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt; vertical-align: baseline; background-color: transparent;">Quel choix pour le 7 mai ? la porte ouverte à la haine, au rejet de l’autre et à l’oppression, ou la porte ouverte à l’exploitation, au creusement des inégalités et toute la sanie attenante ?</span></p>
<p style="line-height: 1.38; margin-top: 0; margin-bottom: 0;" dir="ltr"><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt; vertical-align: baseline; background-color: transparent;"><br /></span></p>
<p style="line-height: 1.38; margin-top: 0; margin-bottom: 0;" dir="ltr"><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt; vertical-align: baseline; background-color: transparent;">Depuis une semaine et demi, la déception est intense et amère. Mon premier réflexe a été de me dire “bon ben je ne vote pas au 2nd tour”.</span></p>
<p style="line-height: 1.38; margin-top: 0; margin-bottom: 0;" dir="ltr"><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt; vertical-align: baseline; background-color: transparent;"><br /></span></p>
<p style="line-height: 1.38; margin-top: 0; margin-bottom: 0;" dir="ltr"><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt; vertical-align: baseline; background-color: transparent;">Et puis … et puis j’ai lu les arguments des uns et des autres.</span></p>
<p style="line-height: 1.38; margin-top: 0; margin-bottom: 0;" dir="ltr"><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt; vertical-align: baseline; background-color: transparent;">Pas les injonctions, de quelque bord que ce soit, mais les questionnements, les vacillements de certitudes, les réflexes républicains, les colères citoyennes, les déceptions aussi, de ceux qui comme moi s’étaient autorisés à croire le changement possible (parce que, enfin, avec FI, c’était ça la promesse : un bouleversement des règles, une remise à plat du jeu, une redistribution des cartes avec un avantage pour le peuple).</span></p>
<p style="line-height: 1.38; margin-top: 0; margin-bottom: 0;" dir="ltr"><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt; vertical-align: baseline; background-color: transparent;"><br /></span></p>
<p style="line-height: 1.38; margin-top: 0; margin-bottom: 0;" dir="ltr"><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt; vertical-align: baseline; background-color: transparent;">Et une fois la colère retombée, une fois les deux hypothèses posées, il m’a bien fallu me rendre à l’évidence. Me concernant, ne pas voter contre le pen, c’était ne pas m’opposer au FN et c’était participer, le cas échéant, à son élection.</span></p>
<p style="line-height: 1.38; margin-top: 0; margin-bottom: 0;" dir="ltr"><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt; vertical-align: baseline; background-color: transparent;">Mais d’un autre côté, que mon vote serve à légitimer, une fois de plus, tout ce que j’abhorre dans notre société de consommation, restait intolérable.</span></p>
<p style="line-height: 1.38; margin-top: 0; margin-bottom: 0;" dir="ltr"><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt; vertical-align: baseline; background-color: transparent;"><br /></span></p>
<p style="line-height: 1.38; margin-top: 0; margin-bottom: 0;" dir="ltr"><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt; vertical-align: baseline; background-color: transparent;">Pourtant, dimanche, j’irai voter contre le FN en mettant un bulletin macron dans l’urne.</span></p>
<p style="line-height: 1.38; margin-top: 0; margin-bottom: 0;" dir="ltr"><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt; vertical-align: baseline; background-color: transparent;"><br /></span></p>
<p style="line-height: 1.38; margin-top: 0; margin-bottom: 0;" dir="ltr"><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt; vertical-align: baseline; background-color: transparent;">Et là, j’espère être le plus clair possible : il ne s’agit pas d’un réflexe républicain.</span></p>
<p style="line-height: 1.38; margin-top: 0; margin-bottom: 0;" dir="ltr"><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt; vertical-align: baseline; background-color: transparent;">Il ne s’agit pas non plus d’un réflexe d’ado des années 80 biberonné aux Bérus.</span></p>
<p style="line-height: 1.38; margin-top: 0; margin-bottom: 0;" dir="ltr"><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt; vertical-align: baseline; background-color: transparent;">Il ne s’agit même pas d’un réflexe de peur.</span></p>
<p style="line-height: 1.38; margin-top: 0; margin-bottom: 0;" dir="ltr"><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt; vertical-align: baseline; background-color: transparent;"><br /></span></p>
<p style="line-height: 1.38; margin-top: 0; margin-bottom: 0;" dir="ltr"><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt; vertical-align: baseline; background-color: transparent;">Il s’agit du pari que représente le dilemme, qui peut s'énoncer comme suit : “je parie que je peux ne pas voter contre le FN car il ne passera pas au second tour”</span></p>
<p style="line-height: 1.38; margin-top: 0; margin-bottom: 0;" dir="ltr"><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt; vertical-align: baseline; background-color: transparent;"><br /></span></p>
<p style="line-height: 1.38; margin-top: 0; margin-bottom: 0;" dir="ltr"><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt; vertical-align: baseline; background-color: transparent;">Et pour savoir si on parie ou pas, quelques questions sont à se poser.</span></p>
<p style="line-height: 1.38; margin-top: 0; margin-bottom: 0;" dir="ltr"><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt; vertical-align: baseline; background-color: transparent;">D’abord, évaluer la prise de risque.</span></p>
<ul style="margin-top: 0; margin-bottom: 0;"><li style="font-family: Arial; font-size: 11pt; vertical-align: baseline; list-style-type: disc; background-color: transparent;" dir="ltr"><p style="line-height: 1.38; margin-top: 0; margin-bottom: 0;" dir="ltr"><span style="font-size: 11pt; vertical-align: baseline; background-color: transparent;">Est-ce que le fait que le FN soit au pouvoir m’importe ou pas ? la réponse est oui, et plus précisément : JE. NE. VEUX. PAS . DU. FN. AU. POUVOIR.</span></p>
</li>
<li style="font-family: Arial; font-size: 11pt; vertical-align: baseline; list-style-type: disc; background-color: transparent;" dir="ltr"><p style="line-height: 1.38; margin-top: 0; margin-bottom: 0;" dir="ltr"><span style="font-size: 11pt; vertical-align: baseline; background-color: transparent;">Est-ce que je suis sûr que le FN ne passera pas le second tour ? NON.</span></p>
</li>
<li style="font-family: Arial; font-size: 11pt; vertical-align: baseline; list-style-type: disc; background-color: transparent;" dir="ltr"><p style="line-height: 1.38; margin-top: 0; margin-bottom: 0;" dir="ltr"><span style="font-size: 11pt; vertical-align: baseline; background-color: transparent;">Si le FN sort vainqueur, suis-je certain qu’il peut-être combattu aux législatives ? NON</span></p>
</li></ul>
<p style="line-height: 1.38; font-family: Arial; font-size: 11pt; margin-top: 0; margin-bottom: 0; vertical-align: baseline; list-style-type: disc; background-color: transparent;" dir="ltr"><span style="font-size: 11pt; vertical-align: baseline; background-color: transparent;"><br /></span></p>
<p style="line-height: 1.38; margin-top: 0; margin-bottom: 0;" dir="ltr"><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt; vertical-align: baseline; background-color: transparent;">Bon, déjà, ça se présente mal. Je ne parie que quand je suis sûr de gagner (j’ai été très bien élevé).</span></p>
<p style="line-height: 1.38; margin-top: 0; margin-bottom: 0;" dir="ltr"><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt; vertical-align: baseline; background-color: transparent;"><br /></span></p>
<p style="line-height: 1.38; margin-top: 0; margin-bottom: 0;" dir="ltr"><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt; vertical-align: baseline; background-color: transparent;">Mais bon, admettons. C’est quoi la mise de ce pari ? Quel en est l’enjeu ?</span></p>
<p style="line-height: 1.38; margin-top: 0; margin-bottom: 0;" dir="ltr"><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt; vertical-align: baseline; background-color: transparent;"><br /></span></p>
<p style="line-height: 1.38; margin-top: 0; margin-bottom: 0;" dir="ltr"><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt; vertical-align: baseline; background-color: transparent;">Et bien, de manière surprenante, je ne risque rien de personnel dans ce pari : comme je l’ai dit, je suis un homme, blanc, hétérosexuel, la quarantaine, qui travaille.</span></p>
<p style="line-height: 1.38; margin-top: 0; margin-bottom: 0;" dir="ltr"><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt; vertical-align: baseline; background-color: transparent;">Si le FN passe (ou fait un score haut), je ne risque rien.</span></p>
<p style="line-height: 1.38; margin-top: 0; margin-bottom: 0;" dir="ltr"><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt; vertical-align: baseline; background-color: transparent;"><br /></span></p>
<p style="line-height: 1.38; margin-top: 0; margin-bottom: 0;" dir="ltr"><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt; vertical-align: baseline; background-color: transparent;">Par contre, les potes de couleur de mes enfants, la personne transgenre avec qui j’ai discuté l’année dernière, ma fille, mes voisins qui ont des origines maghrébines, mes deux nièces métis, cette dame mariée à son amie il y a deux ans, les potes homos des réseaux sociaux, si le FN passe (ou fait un score haut), toutes ces personnes vont subir, immédiatement, les conséquences d’un fascisme qui avance masqué depuis 10 ans et qui a endormi tout le monde, y compris celles et ceux qui devraient avoir un réflexe républicain.</span></p>
<p style="line-height: 1.38; margin-top: 0; margin-bottom: 0;" dir="ltr"><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt; vertical-align: baseline; background-color: transparent;"><br /></span></p>
<p style="line-height: 1.38; margin-top: 0; margin-bottom: 0;" dir="ltr"><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt; vertical-align: baseline; background-color: transparent;">Ces personnes que je connais, que je côtoie quotidiennement ou presque, ils le subiront immédiatement parce que les haineux décomplexés que l’on trouve sur internet auront toute latitude pour se lâcher IRL, dans la vraie vie.</span></p>
<p style="line-height: 1.38; margin-top: 0; margin-bottom: 0;" dir="ltr"><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt; vertical-align: baseline; background-color: transparent;"><br /></span></p>
<p style="line-height: 1.38; margin-top: 0; margin-bottom: 0;" dir="ltr"><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt; vertical-align: baseline; background-color: transparent;">Est-ce que je me sens capable de miser la vie des autres sur un pari ? Non, clairement. C’est moralement insupportable.</span></p>
<p style="line-height: 1.38; margin-top: 0; margin-bottom: 0;" dir="ltr"><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt; vertical-align: baseline; background-color: transparent;"><br /></span></p>
<p style="line-height: 1.38; margin-top: 0; margin-bottom: 0;" dir="ltr"><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt; vertical-align: baseline; background-color: transparent;">Il y a encore deux mois, je me disais que si le FN arrivait au pouvoir, au moins, on saurait contre qui se battre. Mais c’est un argument creux, qui ne repose sur rien et qui oublie qu’à la minute où un parti fasciste arrivera au pouvoir, il modifiera les règles. Et surtout, c’est un argument très égoïste puisque je ne risque rien.</span></p>
<p style="line-height: 1.38; margin-top: 0; margin-bottom: 0;" dir="ltr"><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt; vertical-align: baseline; background-color: transparent;"><br /></span></p>
<p style="line-height: 1.38; margin-top: 0; margin-bottom: 0;" dir="ltr"><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt; vertical-align: baseline; background-color: transparent;">Alors, oui, je vais mettre un bulletin macron dans l’urne. Je ne vote pas pour lui, je vote contre le FN.</span></p>
<p style="line-height: 1.38; margin-top: 0; margin-bottom: 0;" dir="ltr"><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt; vertical-align: baseline; background-color: transparent;"><br /></span></p>
<p style="line-height: 1.38; margin-top: 0; margin-bottom: 0;" dir="ltr"><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt; vertical-align: baseline; background-color: transparent;">Parce que, sinon, je suis certain de ne pas pouvoir me supporter aux premières nouvelles de ratonnade, de passages à tabac de personnes transgenre, au premier décès d’une personne homosexuelle, à la fermeture des plannings familiaux (et j’en passe, soyez certains que j’en passe).</span></p>
<p style="line-height: 1.38; margin-top: 0; margin-bottom: 0;" dir="ltr"><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt; vertical-align: baseline; background-color: transparent;"><br /></span></p>
<p style="line-height: 1.38; margin-top: 0; margin-bottom: 0;" dir="ltr"><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt; vertical-align: baseline; background-color: transparent;">Alors, pour être bien clair, je parle pour moi, et je suis bien conscient que mon vote n’est pas l’élection.</span></p>
<p style="line-height: 1.38; margin-top: 0; margin-bottom: 0;" dir="ltr"><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt; vertical-align: baseline; background-color: transparent;">Je suis aussi très au clair que je ne suis pas stratégique et qu’il y a beaucoup d’affects. Mais je m’appuie aussi sur mes valeurs (qui sont personnelles, hein, je ne les prétends pas universelles)</span></p>
<p style="line-height: 1.38; margin-top: 0; margin-bottom: 0;" dir="ltr"><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt; vertical-align: baseline; background-color: transparent;"><br /></span></p>
<p style="line-height: 1.38; margin-top: 0; margin-bottom: 0;" dir="ltr"><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt; vertical-align: baseline; background-color: transparent;">Peut-être ma logorrhée aura permis à d’autres d’avancer dans leur réflexion, peut-être pas, mais en tout état de cause, même à deux jours du scrutin, c’était important pour moi de partager ça, alors que je vois tellement de monde qui milite pour l’abstention ou le vote blanc.</span></p>
<p style="line-height: 1.38; margin-top: 0; margin-bottom: 0;" dir="ltr"><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt; vertical-align: baseline; background-color: transparent;"><br /></span></p>
<p style="line-height: 1.38; margin-top: 0; margin-bottom: 0;" dir="ltr"><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt; vertical-align: baseline; background-color: transparent;">Mais au bout du compte, dans l’isoloir, c’est vous qui décidez, et ça aussi, c’est bien.</span></p>
<p style="line-height: 1.38; margin-top: 0; margin-bottom: 0;" dir="ltr"><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt; vertical-align: baseline; background-color: transparent;"><br /></span></p>
<p style="line-height: 1.38; margin-top: 0; margin-bottom: 0;" dir="ltr"><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt; vertical-align: baseline; background-color: transparent;">KannTo</span></p>
<p style="line-height: 1.38; margin-top: 0; margin-bottom: 0;" dir="ltr"><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt; vertical-align: baseline; background-color: transparent;"><br /></span></p>
<p style="line-height: 1.38; margin-top: 0; margin-bottom: 0;" dir="ltr"><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt; vertical-align: baseline; background-color: transparent;">P.S :</span></p>
<p style="line-height: 1.38; margin-top: 0; margin-bottom: 0;" dir="ltr"><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt; vertical-align: baseline; background-color: transparent;">Petite réflexion complémentaire : sur la totalité des personnes qui ont voté Mélenchon au premier tour, une minorité fait partie du mouvement “Les insoumis”. Une majorité d’électeurs a voté pour le programme et pour l’alternative représentée par Mélenchon.</span></p>
<p style="line-height: 1.38; margin-top: 0; margin-bottom: 0;" dir="ltr"><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt; vertical-align: baseline; background-color: transparent;"><br /></span></p>
<p style="line-height: 1.38; margin-top: 0; margin-bottom: 0;" dir="ltr"><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt; vertical-align: baseline; background-color: transparent;">J’espère que le pen sera battue, je compte là-dessus.</span></p>
<p style="line-height: 1.38; margin-top: 0; margin-bottom: 0;" dir="ltr"><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt; vertical-align: baseline; background-color: transparent;">Je pense aussi que les 19.5% de FI, ce n’est pas rien et qu’il y a moyen d’en faire quelque chose aux législatives.</span></p>
<p style="line-height: 1.38; margin-top: 0; margin-bottom: 0;" dir="ltr"><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt; vertical-align: baseline; background-color: transparent;">Ce serait plus que dommage que ce mouvement, qui est le plus vivifiant depuis 1981, ne puisse pas continuer.</span></p>
<p style="line-height: 1.38; margin-top: 0; margin-bottom: 0;" dir="ltr"><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt; vertical-align: baseline; background-color: transparent;"><br /></span></p>
<p style="line-height: 1.38; margin-top: 0; margin-bottom: 0;" dir="ltr"><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt; vertical-align: baseline; background-color: transparent;">Or, selon moi, c’est un risque très important qui aura été pris par les insoumis de renvoyer dos-à-dos le FN et macron.</span></p>
<p style="line-height: 1.38; margin-top: 0; margin-bottom: 0;" dir="ltr"><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt; vertical-align: baseline; background-color: transparent;">(En l'occurrence, ils ne représentent PAS le même danger : il sera bien plus facile de combattre macron que les fascistes. Lorsque les manifestations rencontreront les cordons de CRS, soyez certains que les flics agiront différemment en fonction de qui sera au pouvoir. Je ne suis même pas ACAB (All Cop Are Bastards) en affirmant ça : c’est juste que c’est une institution qui obéit aux ordres)</span></p>
<p style="line-height: 1.38; margin-top: 0; margin-bottom: 0;" dir="ltr"><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt; vertical-align: baseline; background-color: transparent;"><br /></span></p>
<p style="line-height: 1.38; margin-top: 0; margin-bottom: 0;" dir="ltr"><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt; vertical-align: baseline; background-color: transparent;">FI et Mélenchon proposent un changement de règles et même de paradigme. Mais le mouvement a été battu au 1er tour. En attendant qu’il gagne enfin, ce sont les anciennes règles qui prévalent. </span></p>
<p style="line-height: 1.38; margin-top: 0; margin-bottom: 0;" dir="ltr"><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt; vertical-align: baseline; background-color: transparent;">A ce titre, pour les sympathisants FI, l’opposition systématique au FN peut être une de ces règles.</span></p>
<p style="line-height: 1.38; margin-top: 0; margin-bottom: 0;" dir="ltr"><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt; vertical-align: baseline; background-color: transparent;"><br /></span></p>
<p style="line-height: 1.38; margin-top: 0; margin-bottom: 0;" dir="ltr"><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt; vertical-align: baseline; background-color: transparent;">L’appel à l’abstention ou au blanc a une logique que je comprends (je ne la partage pas, mais la logique s’entend).</span></p>
<p style="line-height: 1.38; margin-top: 0; margin-bottom: 0;" dir="ltr"><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt; vertical-align: baseline; background-color: transparent;">Ce n’est pas le cas de tout le monde et l’absence d’un mouvement clair contre le FN choque beaucoup de monde (je connais au moins une personne dans mon entourage qui a voté FI au premier tour mais qui ne donnera plus sa voix au mouvement à cause de cette absence de prise de position).</span></p>
<p style="line-height: 1.38; margin-top: 0; margin-bottom: 0;" dir="ltr"><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt; vertical-align: baseline; background-color: transparent;"><br /></span></p>
<p style="line-height: 1.38; margin-top: 0; margin-bottom: 0;" dir="ltr"><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt; vertical-align: baseline; background-color: transparent;">Ma crainte principale est que ce pari (encore un) de certains insoumis n'entraîne un effondrement électoral du mouvement aux législatives.</span></p>
<p style="line-height: 1.38; margin-top: 0; margin-bottom: 0;" dir="ltr"><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt; vertical-align: baseline; background-color: transparent;"><br /></span></p>
<p style="line-height: 1.38; margin-top: 0; margin-bottom: 0;" dir="ltr"><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt; vertical-align: baseline; background-color: transparent;">Ce serait terrible, parce que là, macron, on en mangerait bien comme il faut, dans les grandes largeurs.</span></p>
<p style="line-height: 1.38; margin-top: 0; margin-bottom: 0;" dir="ltr"><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt; vertical-align: baseline; background-color: transparent;"><br /></span></p>
<p style="line-height: 1.38; margin-top: 0; margin-bottom: 0;" dir="ltr"><span style="font-size: 14.66px;">K.</span></p>Internationalismeurn:md5:5e1a1c272ce84ef6955ea5441830e4182017-05-05T12:00:00+02:002017-11-08T22:29:11+01:00KannToC'est pas moi qui le dit ! <q>Salut à toi ô mon frère<br />
Salut à toi peuple khmer<br />
Salut à toi l'Algérien<br />
Salut à toi le Tunisien<br />
Salut à toi Bangladesh<br />
Salut à toi peuple grec<br />
Salut à toi petit Indien<br />
Salut à toi punk iranien<br />
<br />
Salut à toi rebelle afghan<br />
Salut à toi le dissident<br />
Salut à toi le Chilien<br />
Salut à toi le p'tit Malien<br />
Salut à toi le Mohican<br />
Salut à toi peuple gitan<br />
Salut à toi l'Ethiopien<br />
Salut à toi le tchadien<br />
<br />
Salut à toi (...)</q><br />
<br />
<strong>Bérurier Noir - <a href="https://genius.com/Berurier-noir-salut-a-toi-lyrics">Salut à toi</a></strong>Fluxurn:md5:dd4680da7a43f7de8ecf0634b32198b82017-02-10T22:59:00+01:002017-02-10T22:59:00+01:00KannToGeneral Les jours se suivent et galopent si vite les uns après les autres qu’il en devient difficile de les distinguer.<br />
<br />
Les semaines se suivent, se télescopent et se ressemblent suffisamment pour avoir l’impression de vivre un éternel lundi.<br />
<br />
Les mois se suivent et semblent se ressembler ; les humeurs saisonnières permettent de les distinguer, assombrissant ou colorant leur cours.<br />
<br />
Les années se suivent, inexorable procession, et déclinent une palette quasi arc-en-ciel d’ambiances : insouciance, certitudes, doutes, douleur, désillusion, motivation, stress, colère, sérénité, ...<br />
<br />
<br />
Le tout reste teinté de la nuance - délicate, lumineuse et bienveillante - de vos reflets sur mon flot.<br />
<br />
<br />
Je vous aimeRetenirurn:md5:cab9acacfe20ff994bc958e645bc05d12017-02-10T22:48:00+01:002017-02-10T23:01:06+01:00KannToC'est pas moi qui le dit ! <em><q>Oh, que j'aimerais sans cesse<br />
Arrêter le cours du temps<br />
Dans le lit de la tendresse<br />
Sur les rives du printemps<br />
<br />
Comme un fleuve intarissable<br />
Pris au piège d'un étang<br />
Comme un souffle insaisissable<br />
Dans les fils d´un cerf-volant<br />
<br />
Écouter dans le silence<br />
Le murmure assourdissant<br />
De la voix de notre enfance<br />
Que plus jamais nul n´entend<br />
<br />
Mais qui parle avec sagesse<br />
Des espoirs de nos quinze ans<br />
Et qui sait, d'autres richesses<br />
Oubliées depuis longtemps<br />
<br />
(...)</q></em><br />
<br />
Yves Duteil - <strong><a href="http://www.paroles-musique.com/paroles-Yves_Duteil-Le_Cours_du_temps-lyrics,p02075289">Le cours du temps</a></strong>“Mise à jour x/?”, argument...urn:md5:0f593aa50ed4866c34c6292870d6ac672016-11-07T21:37:00+01:002018-07-04T13:47:03+02:00KannToPetits bouts d'une vieBien que je n’ai pas écrit depuis, fiou !, au moins tout ça (en vrai, on peut parler d’un arrêt de production aux alentours de 2011, avec un vrai dernier billet en 2013)(hum, ahem -_-”), ma petite vie de terrien moyen et névrosé ne s’est pas arrêtée pour autant et a été émaillée de petites et moins petites choses, d’évènements plus ou moins importants (pour moi, pas pour la survie de la planète, restons modeste) et d’états d’âmes sans doute globalement inintéressants mais qui ont contribué à faire évoluer qui et ce que je suis, et ce, pas toujours dans le bon sens (du moins, pas dans le sens que je voudrais). (tiens, une intro courte).<br />
<br />
(P.S. de chapô : au moment où j’insère ce P.S., j’en suis au ⅔ de ce billet (oui, là, tout de suite maintenant, quand vous me lisez, je viens du futur. Bon, du futur de mon passé, mais, du futur quand même, en tout cas pour votre présent (‘tain, c’est toujours compliqué les voyages temporels) et je m’excuse par avance de la philosophie de comptoir que je vais vous infliger) Je me propose donc (au sens premier du terme, je me le propose à moi, mais vous êtes les bienvenus, si d’aventure vous lisez ces lignes, pour en profiter (et ouais, et c’est gratuit en plus)) de récapituler ces quelques années au sein de mises à jour plus ou moins régulières (forcément) dont la trace me servira de mémoire <em>a minima</em> et qui auront l’avantage de répondre en partie à une angoisse, de plus en plus présente, que m’inspire le constat que la mémoire physiologique est loin d’être éternelle, même sans pathologie neurologique (alors, soyons clair, vu mon grand âge: sans pathologie neurologique <em><strong>a priori</strong></em>).<br />
<br />
Ceci dit, quand j’avais lu (puis relu)(puis re-relu)(etc) <em>"1984"</em>, c’est une chose qui m’avait marqué et que j’avais trouvé un tant soit peu flippante (entre autres, hein, vu que plein de trucs sont flippants dans ce bouquin. Lisez ou relisez <em>"1984"</em>. Orwell l’a juste situé un peu trop tôt, mais sinon, c’est sans doute notre avenir proche) : le héros ne garde que des bribes brumeuses de souvenirs d’enfance, pas de souvenirs marquant de sa vie adulte, et ça tisse le portrait d’un individu complètement perdu de lui-même. Ça n’est que lorsqu’il commence à tenir un journal (et donc, à sauvegarder sa mémoire) qu’il peut redevenir quelqu’un.<br />
Et ma foi, quand je le lisais, je trouvais un peu tirée par les cheveux cette notion de perte de mémoire, parce que bon, quand même, personnellement, je me souvenais très bien de tout ce qui avait marqué ma vie et je ne voyais pas ce qui pourrait faire en sorte que ça ne continue pas.<br />
Et puis en fait, depuis deux ou trois ans, je me rends compte que les huit dernières années, finalement, elles sont un peu brumeuses.<br />
<br />
Beaucoup de choses se sont pourtant produites, mais que ce soit le cadre sur lequel elles s’agencent qui ne bouge pas, ou que ce soit un effet d’accumulation et de références qui se télescopent, je ne suis pas, ou moins, en mesure de situer ces événements. Je soupçonne même certains d’entre eux de m’être sortis de la tête.<br />
Je pourrais le dire autrement : quand je me retourne, je ne me dis pas <em>“quel chouette/mauvais chemin parcouru”</em>, mais plutôt <em>“ah merde, j’ai déjà parcouru tout ça ?!”</em>.<br />
Un peu comme lorsque tu conduis pour aller au boulot, et que tu réalises que tu as fait 30 bornes sans conscientiser aucun de tes changements de direction, aucune de tes décélérations, aucun de tes dépassements et que tu t’es réellement mis sur pilote automatique. <br />
<br />
Sauf que là, c’est ta vie.<br />
(et que si dans ta voiture, c’est sympa, ce pilotage automatique, vu que du coup, tu es quasiment arrivé et que tu ne t’es pas coltiné le paysage autoroutier, ben, pour ta vie, la fin du trajet, c’est ta mort, précédée d’une dégénérescence globale certaine, avec douleur & Co, et le trajet, ce sont les autres, du moins, ceux qui comptent pour toi, anciens et nouveaux. Si tu n’as pas le souvenir de ce trajet, ma foi, il peut aussi bien n’avoir pas existé. Mais bon, je pense qu’on touche là à un autre sujet que ce à quoi je voulais en venir, sans compter que ça me paraît rejoindre <a href="https://kannto.chaosklub.com/index.php/post/Six-trucs-et-machins-5055">ma perception intime de l’existence</a>. A développer une autre fois. Peut-être.)<br />
<br />
Bref. Je disais donc que là, cependant, c’est ta vie. Et que cette vie, au sens de (oups ! Désolé, réintégration du bon flux temporel de rédaction (dans mon présent donc, mais là j’arrive de votre passé (d’il y a 2 minutes, mais quand même, notez la performance)) ce qui la rend remarquable (les rencontres, les évènements, les bonheurs, les malheurs, les jouissances, les agonies du corps et de l’esprit, BREF, les émotions qui la parsèment), c’est ce qui te définit en tant que toi, individuel, unique et en évolution, à chacun de tes instants.<br />
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Et j’ai un doute, au vu des huit années qui viennent de passer pour lesquelles le souvenir du chemin est si flou, sur la possibilité d’être soi, individuel, unique et en évolution si l’on a pas ancrés au corps au moins les étapes importantes du trajet, et mieux encore, chaque détail des paysages émotionnels vécus.<br />
En l'occurrence, j’ai ce sentiment d’avoir moins de forme, moins de substance, d’être plus un agrégat blobesque que Moi (ouais, je me mets une majuscule, mais on est d’accord, ça n’est pas dans le cadre d’une prise de melon ni des prémices d’une auto-déification : il y a du sacré dans l’unicité qui fait l’individu, qu’on soit prix Nobel de la paix, indigent, vous, toi ...ou moi. Et il y aurait peut-être nécessité que chacun retrouve la valeur de ce sacré (ça serait peut-être même une piste de résolution des bordels actuels)(mais c’est, je pense, encore un autre sujet (qui plus est en partie constitutif de <em>“Les guerriers du silence”</em> de Pierre Bordage, trilogie que je vous recommande en passant). A développer une autre fois. Peut-être) du fait de n’avoir pas (ou moins) d’appui(s) sur mes souvenirs et partant, sur mon vécu.<br />
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Vous pourriez m’opposer que le risque inhérent au nécessaire souvenir tel que j’en parle ici serait de se figer dans une identité, une construction rigide qui préfèrera rompre que ployer face au changement, qui créera les évènements propres à obtenir des souvenirs la rigidifiant un peu plus et qui se complaira dans les certitudes dont elle sera bouffie (et si vous ne me l’opposez pas, vous voyez, je m’en charge, absolument sans pitié et sans m'embarrasser de votre souffrance à endurer ce texte qui, décidément, n’en finit pas).<br />
Alors, bonhomme, je vous répondrais que oui, c’est un risque. Après tout, nous connaissons tous des personnes dans ce registre. Mais bon, c’est comme tout : sans être un bouclier parfait, le fait d’être conscient de ce risque le minimise considérablement.<br />
Et puis, préserver les éléments constitutifs de ce que l’on est, ce n’est pas, en soi, garder ses positions. C’est plutôt connaître son cheminement (tiens, on y revient), alimenter le devenir, prendre appui et progresser, chercher du regard la prochaine étape émotionnelle et n’être pas qu’être.<br />
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Mais je m’égare à nouveau. Résumons, et faisons simple (!).<br />
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Ou ma vie a été particulièrement inintéressante, même pour le principal bénéficiaire, à savoir moi (mais bon, quand tu sais que j’ai deux enfants pas encore adultes, déjà, en soi, cette hypothèse sonne faux), soit la mémoire est effectivement volatile, et ça, ça me contrarie très fort parce que ça me délite. A ce titre, ben, Bim !, j’utiliserai ces pages pour consolider tout ça et sauver ce qui peut l’être de mes périclitants souvenirs qui sont le métal dont je suis forgé.<br />
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En corrélation avec ce constat de la fragilité de la mémoire, ce sera donc aussi l’occasion de coucher ici des souvenirs plus anciens qui n’intéresseront que moi, au sens où il m’ont construit de manière beaucoup plus intime : l’enfance, les grands apprentissages, la famille, les grandes douleurs (de celles qui cicatrisent mal)(rien de dramatique, mais on a forcément, de fait, sa propre échelle, son “plus” et son “moins”). <br />
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Pour ce que ça vaudra dans l’absolu, ce sera en tout cas beaucoup en relatif.