Là-bas si j'y suis du 16 au 20 octobre 2006

La semaine dernière, une jolie fournée de sujets qui m'ont particulièrement intéressé. Que ce soit une analyse pointue et acide de la réalisation présidentielle du quai Branly, ou le point de vue des migrants d'afrique sur leurs tentatives pour rejoindre notre european way of life, j'ai appris des choses qui souvent m'ont révolté. Je mettrai en citation celle qui m'est proposée par le mail hebdomadaire de "Là-bas" :

« Il est dommage que cette Europe s’enferme, qu’elle se construise comme une sorte de prison où ses citoyens sont mis dans la situation de devoir craindre l’autre, de devoir garder leur richesse pour eux, de penser que cette richesse ne vient de nulle part, qu’elle n’a pas d’histoire et qu’il n’y a que l’Europe qui a produit cette richesse pour elle-même, par elle-même, de tous temps…
Et bien c’est faux. Il est tout de même aisé de constater qu’il y a cinquante ans, des millions d’Européens étaient en Afrique.
L’Europe, elle-même, dans les années 60 et 70, se servait d’une main d’œuvre facile, servile, africaine, qui allait peupler les usines et les champs européens.
Et tout d’un coup, on dit : « Effaçons tout ça. Toute cette mémoire n’existe pas. Aujourd’hui, nous nous centrons sur nous même, nous ne vous connaissons pas. Nous n’avons aucune dette vis-à-vis de vous. »
C’est facile tout cela. Sauf que l’Histoire, c’est l’Histoire. La Morale, c’est la Morale. Une dette est une dette. L’humanité, elle fonctionne comme cela : elle a une mémoire collective. Et cette mémoire collective, il ne suffit pas d’être riche pour l’effacer et il ne suffit pas de s’enfermer dans des prisons pour l’évacuer.
».
Taoufik Ben Abdala, chercheur à l’Enda


à écouter ou réécouter sur www.la-bas.org

Lundi 16/10 : La Courneuve, un an après

Un an après, la cité des 4000 : un an après la mort du petit Sidi Ahmed, après les visites du ministre de l’Intérieur, Nicolas Sarkozy, après le vacarme médiatique. Un an après, les paroles sont restées paroles... et les médias ont oublié.
Pas « Là-bas si j'y suis » : nous y retournons avec Dillah Teibi.

Mardi 17/10 – Le Musée du Quai Branly

Ooooh ! C’est beau !!!! Au Musée du Quai Branly, on trouve des "objets d’Arts premiers", des "objets d’Arts primitifs", des "objets d’Arts tribaux"... mais pas de sujets.
« Là-bas si j'y suis» les emmène : Aminata Traoré (ancienne Ministre de la Culture du Mali), Semega Gaoussou et Posso Inza (du gymnase de Cachan) nous accompagnent dans une visite du Musée du quai Branly. Le tour "des propriétaires", en quelque sorte.
Pendant que, des galeries - vides -, du Musée de l’Homme, Bernard Dupaigne évoque ce qu’on ne trouve plus à Branly, c’est-à-dire, l’ethnologie, la direction du "MQB"... refuse de discuter avec nous.
Un reportage de Daniel Mermet et Renaud Lambert

Mercredi 18/10 – Le Musée du Quai Branly (suite)
Suite du reportage de Daniel Mermet et Renaud Lambert.
La visite continue… et l’on apprend des choses (mais pas à Branly).
On apprend que les « jolis » masques servent à quelque-chose, et pas seulement à « gagner beaucoup d’argent » !...
On apprend que le mot « Art » n’existe dans aucune langue africaine…
Et l’on apprend, avec le « chosologue », Patrick Prado, qu’il faudrait peut-être réhabiliter le « droit à pourrir »…

Jeudi 19/10 - Ceuta et Mellila, bilan au Forum des migrants

Depuis la France, la menace est bien identifiée : une vague de migrants, décidés à « profiter » de notre pays, tente de violer les frontières de la citadelle Europe. Ils sont à nos portes.
Depuis Bamako, la situation se lit différemment. La menace, là aussi, existe. C’est celle de la misère et de la faim. Une colère existe, aussi, celle de tous ceux « qui en ont marre ! » et qui le disent.
Ils le disent au micro d’Antoine Chao, qui s’est rendu là-bas, pour assister au forum des migrants, organisé en hommage aux victimes de Ceuta et Mellila, du 29 septembre au 7 octobre. Quatorze Sub-Sahariens avaient alors péri en tentant de passer sur ces enclaves espagnoles, certains ayant été abattus par les forces de sécurité espagnoles.
Reportage d’Antoine Chao à Bamako.

Vendredi 20/10 – Ceuta et Melilla, bilan au Forum des migrants (2)

Suite du reportage d’Antoine Chao à Bamako.
Promenade au bord du fleuve Niger et rencontre avec ces femmes qui teintent le « bazin », ce tissu de coton que l’on fabrique en Allemagne avec du coton… malien.
Et puis, toujours, le rêve de « l’autre côté » et la douleur de l’échec de ceux qui ne sont pas passés et qui doivent rentrer… les mains vides.


« avant goût d’Afghanistan »
Vous pouvez visiter le site « Afghanistan demain » (www.afghanistan-demain.org) qui, depuis 2001, se donne pour mission de protéger, d’éduquer et de former les enfants des rues d’Afghanistan. Son président, Ehsan Mehrangais, n’est pas un inconnu… puisque c’est lui qui a accompagné Daniel Mermet et Giv Anquetil pendant leur reportage… là-bas.

Commentaires

1. Le mardi, octobre 24 2006, 13:40 par nanardbe

Je ne connais pas trop les probs français... mais je vois qu'on a les même peur... ;-)

2. Le mardi, octobre 24 2006, 13:41 par KannTo

De quelles peurs parle-tu, ici, Nanardbe ?

3. Le mercredi, octobre 25 2006, 14:11 par nanardbe

Pour faire simple peur pour l'humanité ;-) lol

malheureusement je ne rencontre la tolérance que sur le net... tu as dis dommage?

4. Le dimanche, octobre 29 2006, 02:32 par KannTo

Oui, dommage ... mais en cherchant bien, on la trouve aussi IRL ... :-)