mercredi, mars 28 2018

Fou(toir)

Alors que le moteur est au point mort, que l’envie de faire quoique ce soit est inexistante, que la raison est encore là mais peine à porter le système, que le retard s’accumule de fait, que les ornières familiales et matrimoniales tracent un chemin sans surprise, que la force des mauvaises habitudes s’apparente à la gravité d’une géante gazeuse, que le diamant poli du souvenir alerte sur le manque, que la vie passe sans répit, que le temps ne fait rien à l’affaire, que la sclérose s’installe, que les projets s’amoncellent dans ton esprit et qu’ils y restent, que ta misanthropie saisonnière pointe le bout de son nez, que ton imposture intrinsèque te mine, que peu de choses ont encore un goût, que la fin du monde tant annoncée est là et que tout le monde s’en fout puisqu’elle n’a pas le panache d’une météorite, d’un alignement de planètes ou d’un super-volcan mais avance petit à petit par la grâce de l’absence de prise de conscience et d’efforts propres à ne serait-ce que la retarder ou du moins nous y préparer, que l’insignifiance de notre conscience te saute à la gueule tant que c’est assez, que les chimies de ton cerveau semblent prendre un malin plaisir à te voir voir tout en noir ( !), que les souffrances individuelles, dites et non-dites, te noient, que décidemment il est compliqué de rester bloqué à quinze ans quand les rides s’installent, les cheveux se font la malle et que tout le monde attend de toi d’être adulte et responsable (imposteur !), que tes actes battent ta conscience en brèche, que la seule pulsion à se faire entendre est celle qui te taraude pour que tu montes dans ta voiture et pour que tu roules, loin, ailleurs, longtemps, que la bêtise des abruti.e.s t’agresse quotidiennement de manière viscérale, que les défenses mises en place bon an mal an craquèlent et montrent de dangereux signes de fragilités, que ta lâcheté t’empêche d’envoyer valser toutes les causes de ton mal-être que tu t’échines à consigner ici, que tu t’enfonces dans un consumérisme bon teint, que tes passions sont très loin d’avoir la teinte rouge-vif qu’il sied pour mériter cette appellation, que décidemment encore la personne que tu es correspond si peu à celle que tu intellectualises, que tu ne trouves rien pour nourrir tes appétences, ni courage, ni volonté, quel meilleur moment, je vous le demande, pour n’en pas parler dans un billet de blog et de travailler l’art délicat et inutile des de la phrases sans point et sans intérêt ?


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Tension

"(...)
Mind is a battlefield
All hope is gone
Trouble to the right and left
Whose side you're on?

Thoughts like a minefield
I'm a ticking bomb
Maybe you should watch your step
Don't get lost

The sky is a neighborhood
The sky is a neighborhood
Don't get lost

(...)"


Foo Fighters - The sky is a neighborhood

mercredi, novembre 8 2017

Ressourcement


Dans le précédent billet, j’évoquais que ce parti pris que je tentais de mettre en œuvre pour combattre mon apathie novembresque (à savoir, l’introspection, le coconnage, le vautrage dans les madeleines proustiennes, la création), ben je l’avais déjà commencé.
Certes, il y a la musique (tous mes trucs de vieux ado que je me repasse dans mon carrosse que j’emmène au boulot plutôt que d’écouter les malheurs du monde comme un adulte sur France Inter)(oui, j’écoute toujours France Inter, je suis indécrottable), les vieux bouquins au chaud dans le salon (combien de fois que je la lis, Robin Hobb ? Cinq fois ? Six fois ?), les films tellement vus que tu commences à rire ou pleurer avant que la scène arrive, pytout pytout.
Tout ça effectivement, était commencé avant l’écriture de ce billet.

Mais pas que.

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Judo mental


Novembre.

Novembre, son froid, son gris, ses jours de plus en plus courts, la nécessaire adaptation au passage à l’heure d’hiver et les réflexes d’hibernation de l’ours que je devais être dans une autre vie.

Novembre et ma dépression saisonnière.

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(Putain de) Cycle

Il y a des jours où, quand le jour se lève,
On voudrait rentrer tout au fond d'un rêve
Et puis, soudain, lorsque le clocher sonne,
Il y a des jours où l'on n'est plus personne.

Alors, on ferme les yeux un instant.
Quand on les rouvre, tout est comme avant.
Les gens vous voient et leur regard s'étonne.
Il y a des jours où l'on n'est plus personne.

Comme au milieu d'un cinéma désert,
On rembobine et tout passe à l'envers
Et quand on pense aux gens qu'on abandonne,
Il y a des jours où l'on n'est plus personne.

(...)

Yves Duteil - Mélancolie

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