Ressourcement


Dans le précédent billet, j’évoquais que ce parti pris que je tentais de mettre en œuvre pour combattre mon apathie novembresque (à savoir, l’introspection, le coconnage, le vautrage dans les madeleines proustiennes, la création), ben je l’avais déjà commencé.
Certes, il y a la musique (tous mes trucs de vieux ado que je me repasse dans mon carrosse que j’emmène au boulot plutôt que d’écouter les malheurs du monde comme un adulte sur France Inter)(oui, j’écoute toujours France Inter, je suis indécrottable), les vieux bouquins au chaud dans le salon (combien de fois que je la lis, Robin Hobb ? Cinq fois ? Six fois ?), les films tellement vus que tu commences à rire ou pleurer avant que la scène arrive, pytout pytout.
Tout ça effectivement, était commencé avant l’écriture de ce billet.

Mais pas que.

En fait, juste avant ce billet, Judo Mental, je me suis fait un binge reading de mon blog (billets ET commentaires) (agrémenté de certains billets de chers autres, au gré des liens qui émaillaient ma prose, et dans la mesure où ces-dits liens pointaient encore vers une adresse valide) (et si le lecteur d’aventure connait un peu l’Histoire contée dans ce blog, il se doute donc des lieux dans lesquels j'ai pu trouver l'essentiel des billets extérieurs dont ma lecture fut à nouveau ébaudie) (mais tellement snif pour les autres …).

Soyons honnête, ça a alimenté et clos une première partie de l’introspection de saison.

Et ça m’a permis de sortir le billet précédent dans la foulée.
Pas comme un déclencheur. Pas non plus comme, tant de fois, une réponse à une auto-culpabilisation ou au désir d’être et avoir été (ou à des injonctionscitations d'aucuns et d’aucunes :) )
Plutôt comme une suite logique de ce que j’avais lu dans mes pages. Comme lorsque tu te remets à un ouvrage qui t’appartient et que tu as choisi en te disant « bon, et à quoi j’en étais, déjà ? ».

Toujours est-il que cette lecture intégrale m’a fait un bien fou (même si elle a aussi bien grevé ma rentabilité) (et tous comptes faits, c’est aussi bien qu’il y ait eu de tels trous dans l’alimentation de ce blog et que je sois bien moins constant que le Maître (à plus d’un titre, désormais) car si j’avais accumulé 1800 billets (mille huit cents !) (et des vrais, pas avec ¼ de citations ^^’) comme lui, j’aurais fini cette relecture en 2019, au moins (et j’aurais sans doute pu la conclure de chez moi vu que mon patron aurait fini par s’en rendre compte)).

Et ce qui m’a fait tant de bien, dans cette logique de madeleine, ce n’est pas tant ce que j’y ai écrit (car contre toute attente, et malgré le grand âge de la majeure partie de ma modeste production et la fragilité de ma mémoire, j’en garde un souvenir assez précis)(sans compter que si ma prose d’alors continue à m’amuser, le fond reste globalement très anecdotique) que les échanges retrouvés sous les billets.
De la construction d’amitiés en vrais tranches de fou rire, d’échanges passionnés en discussions nocturnes, de cabales antiadmin en construction d’une chanson, ces lieux de Vie ont représenté un microcosme, pour moi hors du commun et terriblement salvateur.

Et plus que tout, ce en quoi je me suis ressourcé dans cette relecture, ce sont leurs présences, à elles et eux que je chéri très très fort, toujours bienveillantes, toujours soutenantes, toujours aidantes.

(Savez-vous, chèr.e.s “elles et eux” (si toutefois vous lisiez toutes et tous ces lignes), l’ampleur de l’impact que vous avez eu sur ma vie, sur les décisions que j’ai prises, sur les virages que j’ai négociés ? Vous ai-je dis que vous m’avez sauvez la vie au moins une fois - pas en direct, mais par vos seules présences ? Non, je ne l’ai pas dit. Peut-être suggéré (maladroitement. On a les pudeurs mal placées que l’on peut). Mais pas dit. Ben voilà, c’est fait (sans doute maladroitement. On garde les pudeurs mal placées que l’on peut)).

Le plus admirable dans tout ça, c’est que cette affection que vous m’avez portée il y a tant d’années (mais aussi celle plus proche) a la même portée aujourd’hui, toujours aussi vive et toujours aussi efficace.

Et je ne vous en remercierai jamais suffisamment.

Bien à vous

KannTo

P.S.: Pour le trop peu avec qui je suis encore en contact, votre présence n'a que plus de force. Pour beaucoup, vous me manquez terriblement.

K.