Le Stade de France (bientôt)

Il y a bientôt un mois, je vous parlais d'un anniversaire (de corail, en l'occurence) qui m'était cher. Je n'ais pas pris le temps de vous raconter le où et le comment, et ce qu'il advint aussi ce soir là ...


Onze ans, d'accord, mais bon, avec les disputes régulières (oui, ça continue ... je ne vous l'avez pas dit ? Ah, ben non ...), les morauxals en berne du fait d'une situation particulière(ment chiante, bordel, vivement que ça cesse) et d'un budget lui aussi en berne du fait, aussi, d'une situation particulière(ment chiante, 'tain, vivement que ça cesse) j'avais retenu l'idée simple d'une soirée dans un estaminet du coté de chez mes parents.

Perdu au milieu de nulle part (mais répertorié dans Le guide du Routard), dans un coin où l'on ne s'attend vraiment, mais vraiment pas, à ce genre d'établissement, il y a "Le Baladin".
J'y emmenais souvent Ma Blonde au début de notre relation, vu qu'en plus d'un cadre vraiment spécial (des fois que vous iriez, je ne déflore pas la déco) agrémenté d'une ambiance simple et bonne vivante de taverne, "Le Baladin" proposait à l'époque des petits concerts réguliers tendance blues/rock qui ont abreuvé nos oreilles de groupes ou de solistes toujours éminemment agréables.

S'en est suivi un éloignement géographique, puis l'arrivée de P'tit Coeur ... puis celle de P'tit Bout d'Acier ... Les parents qui me liront sont censés ressentir ici une empathie profonde à l'évocation des années de sorties, de loisirs et de bouffes avec les potes sacrifiées afin de dorloter, pomponner, bercer, torcher, nourrir (ah, tiens, un du troisième groupe !), caliner, récupérerlatétinesouslemeuble et jenevaispastousvouslesfairequandmêmesouvenezvousoualorsimaginer ( :-) ) les enfants adorables que nous avons.

Voilà donc six ans que nous n'y étions pas allé, et apprenant il y a quelques temps que l'établissement avait changé de propriétaire, nous n'étions pas très chauds pour y retourner : un tel lieu, c'est tout un individu qui l'a créé; dur de reprendre ça en y restant fidèle ... alors, l'ambiance serait-elle la même ? Ne serions-nous pas déçus ?

Faisant fi de ces métaphysiques interrogations (et profitant surtout de ce que mes parents pouvaient garder, dorloter, pomponner, bercer, torcher, nourrir (ah, tiens, un du troisième groupe !), caliner, récupérerlatétinesouslemeuble et jenevaispastousvouslesfairequandmêmesouvenezvousoualorsimaginer les petits-enfants adorables qu'ils ont)( :-D ), je décidais donc de risquer le coup. Au pire, nous mangerions ...

Bilan : super cool !
Sans proposer de la gastronomie (puisque la restauration n'est pas LA priorité du lieu), la carte assure en viandes et grillades, pour pas trop chère, et de manière à être suffisamment rassasié pour n'avoir qu'à tranquillement sirôter sa bière le reste de la soirée. Ca, c'est pour le ventre.
Pour les oreilles, le patron a assuré toute la soirée avec un de ses potes, à la guitare : jazz, blues, bossa, brassens, cequelesgensdemandaient, mêmedestrucsconnusquepardesspécialistes, ils ont joué un peu de tout avec beaucoup de talent, et, surtout, avec cette ambiance de simplicité décidemment propre au lieu (faut dire aussi que l'estrade de 10 cm de haut, ça aid pour être proche du public :-) ).
L'esprit et le coeur, c'est en parlant avec le patron qu'ils ont été alimentés ... V'la t-y pas que non seulement ce type joue plus que super bien de la gratte, mais qu'en plus il a repris "Le Baladin" en plus de son boulot (sur Lille, soit quasi trois heures de trajet quotidien), et dans le but essentiel de rencontrer et de faire se rencontrer les gens, autour de la musique entre autre (il a aussi une activité de gîte, mais je vous laisse aller sur le site pour en savoir plus)(ah oui, il propose des stages d'anglais avec un fonctionnement bien sympa, lui aussi axé sur la rencontre : un week-end, un groupe de français, un groupe d'anglais, deux profs (un anglais, un français), et roulez jeunesse !).
Il propose des concerts réguliers d'artistes confirmés et des "scènes ouvertes" environ deux fois par mois.
Ce qu'est une "scène ouverte" ? ben, tu joues d'un instrument, ou bien tu chantes, ou bien t'as un groupe ? Ben tu viens avec ton matos, tes cordes vocales ou tes potes, et tu as la scène pour trois ou quatre titres, tout seul comme un grand, ou accompagné par le patron et ses potes ...
(Arf ...
Moi, je voudrais bien qu'on m'explique pourquoi ça n'existait pas, un truc comme ça, à l'époque où j'étais un ado boutonneux qui se prenait pour le futur roi de la guitaredelamortquitue ...
Enfin ...)


Mais là où c'est l'ego qu'on régale, c'est quand le patron, de la scène où il faisait une petite pause, m'a lancé : "Vous êtes guitariste ?"
Ben quoi, je vous jure que ça ne se voit pas sur ma tête, pourtant !
Il m'a bien fallu répondre, avec ce sens de la répartie spirituelle qui me caractérise tant :" euh ... oui (?)" (oui, j'arrive dans ces moments là, à donner un sens légèrement interrogatif à une affirmation :-) )
-"Ben venez alors. Vous ne voulez pas jouer quelque chose ?"
-"Euh ... non (?) ... Euh, vous savez, je n'ai pas le dixième de votre talent, alors hein ..."
Finalement, après un premier refus confus, un remontage de bretelles par Ma Blonde (avec menace à la clef et tout, et tout ...) et reproposition du patron, je me suis laissé convaincre et j'ai accepté la très jolie electro-accoustique qu'il me tendait ...

Nous avons commencé par un petit blues en impro et je ne pourrai jamais décrire la sensation de plénitude que j'ai ressentie en passant le solo et en prenant la rythmique (tout ça tacitement ...) ... pfiouuu, ça fait trop longtemps que je n'ai pas joué en groupe, j'avais oublié le bien que ça fait ...
Nous avons continué sur un autre blues dont il assurait la partie principale pendant que j'essayais de réaliser une rythmique convenable malgré la tentation de m'arrêter pour regarder ses doigts ...
Enfin, question fatidique : "Qu'est-ce que tu sais jouer, sinon ?"
Moi : "Euuuhhh ..." (blocage total, comme toujours dans ces cas là ...)
Ma Blonde (en essayant d'être discrête) :"More than words, joue More than words ..."

Ben va pour More than words (Extreme), alors. Mais surtout ne pas réfléchir, laisser les doigts se souvenir et jouer, jouer, jouer, sans s'arrêter, surtout ...
...
Bon, je n'ai pas chanté (faut pas déconner, quand même), mais j'ai fait mes petites arpèges sans trop de plantage (la mémoire des doigts est formidable), avec un bon son et un feeling satisfaisant ...
...
C'te bien que ça fait !
...
Voilà donc comment j'ai commencé ma carrière de rock-star :-) ...
Combien de spectateurs ? Oh, en toute fin de soirée, comme ça, je dirai ... huit ... qui n'écoutaient pas forcemment remarquez. Mais décidemment, ça n'est vraiment pas ça qui compte ...

Commentaires

1. Le lundi, novembre 20 2006, 01:08 par tsuki_c

voilà un moment de bonheur qui fait plaisir à lire ! j'espère que tu en auras beaucoup d'autres comme ça ! ;-)

2. Le lundi, novembre 20 2006, 09:21 par eguemarine

Les réservations sont ouvertes ?

3. Le lundi, novembre 20 2006, 09:49 par KannTo

Tsuki_c > euh, j'espère aussi :-)

Egue > rhâââ, comme je le disais sur le chat, c'est "soldout" *espère ne pas se taper la honte en employant un mot à tort et à travers*
Le six places sont parties comme des petits pains :-D

4. Le lundi, novembre 20 2006, 10:21 par solita

"Moi, je voudrais bien qu'on m'explique pourquoi ça n'existait pas, un truc comme ça, à l'époque où j'étais un ado boutonneux qui se prenait pour le futur roi de la guitaredelamortquitue ..." ah mais si dans mon coin ça existait, on peut dire que y'en avait dans tous les pubs à l'époque... maintenant je sais pas, parce que ça fait longtemps moi aussi que j'ai pas remis le perfecto et les camargaises :-) C'hui contente pour toi, presque comme si ça m'était arrivé à moi :-) (+ vapeur d'extase)

5. Le mardi, novembre 21 2006, 01:24 par KannTo

-*proteste énergiquement : n'a jamais mis de perfecto ni de charencamargaises*
-*se demande par ailleurs ce que sont des "camargaises"*

Merci Solita, c'est gentil :)

6. Le mardi, novembre 21 2006, 11:12 par solita

Les camargaises sont des bottes 3 quart en daim plates c'était la marque "rock" des années 70-80, le style qui dure toute le vieNe pas confondre avec les santiags... Les miennes chépo ;-) où elles sont passées??? http://www.lacamarguaise.com/bottescamarguaises.htm

7. Le mercredi, novembre 22 2006, 09:40 par KannTo

Merci d'enrichir ma culture :-) *va songer à se trouver des camargaise*