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Je viens de prendre conscience d’un truc dans mon quotidien qui tend à titiller  une hypothèse qui me turlupine depuis un moment sur le sens de la vie, en particulier dans le monde de fou, absurde et sans logique que nous subissons ces dernières années (d’autant qu’il y a une accélération de dingue en ce moment, niveau connerie), coincés que nous sommes par des dirigeants (de pays, d’entreprises, d’administrations) brillant par leur folie, leur inhumanité, leur absence de sens commun (le vrai, hein, pas celui de notre oncle qui vote FN ou LREM ou LR (enfin, qui vote, quoi) et qui ergote à qui mieux-mieux sur le péril des flux migratoires), leur égoïsme, leur leurres (ahah)(oui, je me contente de peu), leurs mensonges (donc), et qui pilotent les destinées de milliards d’individus (que ce soient les destinées propres ou celles collectives comme ce qui touche à la dégradation de notre écosystème planétaire) avec une inconséquence et une absence totale d’empathie, d’altruisme et de responsabilité (celle sensément attachée à leurs fonctions) telles qu’on serait tenté de les croire grands fans et lecteurs avertis des grandes œuvres d’anticipation noir et/ou post-apo (« 1984 », « Le meilleur des mondes », « Mad Max », « Ravages », « Les derniers hommes », « Les dragons stochastiques », [insert here any book/movie/idea wich put you in PLS], …), à tel point que leur but ultime serait de reproduire IRL et grandeur nature les projections (non pas prophétiques mais  relevant de la mise en garde, pourtant) des maîtres visionnaires (non, parce qu’il faut (il faut !) bien trouver une raison autre que le confort immonde et indécent d’une minorité ou le reptilien réflexe de domination à tout ce cirque, sinon, en plus de n’avoir pas de sens, c’est médiocre)(ceci étant, comme je suis misanthrope à mes heures perdues, je crains qu’il faille trouver là (dans la dernière parenthèse (suivez un peu, aussi !)) l’explication la plus plausible à la marche du monde)(c’est donc médiocre).

Mais si cette infâme logorrhée que je vous inflige peut amener un début de réponse sur le pourquoi de la marche du monde, elle n’amène aucune piste sur le sens éventuel de la vie.

 

Si vous avez lu les quelques billets dans ces pages ou si vous me connaissez un peu, ben vous savez ce qu’en j’en pense, fondamentalement, du sens de la vie : il n’existe pas.

Pour faire bref (haha) pour les éventuels nouveaux ou ceux du fond qui ne suivent pas, petit résumé de la philosophie KannToesque : entre le hasard cosmique, le coup de bol chimique, la brièveté de l’humanité et de chacun perdue dans les abîmes du temps, le biais d’anthropocentrisme et la perception tronquée du réel, je suis intimement convaincu que nous ne servons à rien ni aucun but.
A la limite, de la vie, on pourrait dire qu’elle est, mais ça s’arrête à ça (thanks Terry Pratchett et ses potes pour les « La science du Disque Monde », ouvrages que je conseille sans réserve et qui m’auront permis de continuer à progresser dans ces réflexions).
(Et, parce que je ne peux pas m’empêcher de le dire et de le répéter, toutes les religions trouvent leur succès dans le confort qu’elles dogmatisent en proposant une alternative nettement plus supportable à l’idée que moi, individu, je ne sers à rien dans l’absolu).

Mais en dépit de mon âge vénérable et de la sagesse inhérente qui m’habite (tu la touches du doigt, ma maitrise du 8000ème degré ?), cette absolue certitude et sa totale compréhension ne me permettent pas de relativiser complétement le malheur que j’entends, que je vois, que je lis et que je constate quotidiennement (et oui, je sais votre déception, mais que voulez-vous, je reste tributaire de cette chimie, de ces synapses farceurs et de ces dizaines de milliers d’années d'évolution darwinienne).

Alors, parce que nous sommes ainsi faits (et j’en arrive ainsi au sujet du billet, en fait), je laisse la bride à mes pensées afin de compenser ces réalités délétères, et ces dernières me proposent dernièrement l’hypothèse (forcément influencée par notre époque de gaming hyperconnectée et par « Matrix »)(et forcément déjà pensée/écrite/développée par un tiers), que nous sommes tous (tous les êtres humains et ceux à venir), dans un immense MMORPG, auquel nous serions connectés au niveau cérébral et qui induirait, pendant le jeux, une amnésie de ce qu’est vraiment notre monde, le vrai IRL.

Je n’ai pas encore creusé ce que pourrait être ce vrai, ce méta-IRL, ni ce qui régit la connexion à ce jeux ultime (par exemple, est-ce que les joueurs passent leur vie à jouer ou bien les phases de jeux sont-elles très courtes IRL avec une accélération ou un système d’ellipse (oui, j’ai bien conscience de l’influence de « Matrix » et des petits bouts d’« Inception » qui trainent dans ces lignes) ? Que se passe-t-il vraiment quand on dort dans le jeu ? Sommes-nous éveillés IRL ? Partageons-nous nos expériences ? Echangeons-nous sur la session autour d’une machine à café ?) mais, à la limite, pour l’instant, je m’en fous.

Ce qui caractériserait ce jeu, ce serait un univers cohérent (les grandes lois de la physique au sens large du terme, quelques notions d’interactions sociales) mais une absence de règles et d’objectifs. Un pur bac à sable. Avec une notion implantée dans chaque avatar qu’au bout du compte, tout ça n’est pas sérieux, que ça n’est pas grave et que ça ne porte pas à conséquence (à part d’être la cible des lazzis et des quolibets à la méta-machine à café).

Par ailleurs, en tant qu’individu, on ne mourrait pas. Ou du moins, en cas d’échec critique, on recommence la partie, avec le même perso (si si, quantiquement parlant, je suis sûr que c’est possible). Les sensations de « déjà-vu » pourraient être dues au fait de jouer une séquence à nouveau, après plusieurs morts et plusieurs essais.

Voilà donc, exposée sommairement, l’hypothèse turlupinante qui est mienne depuis quelques temps et que j’explore pour en gouter la cohérence.

Et donc, me direz-vous, quelle sont donc cette prise de conscience et cette titillance qui ouvrent ce billet dans lequel vous regrettez, ne niez pas, de vous être fourvoyés ?
Ben c’est que je viens de réaliser qu'il y a trèèèèès longtemps que je n’ai pas eu de sensation de « déjà-vu », sensations qui ont pourtant pu être très intenses dans mon expérience personnelle.

Et tu sais quoi ? Peut-être que je n’ai pas encore joué ce scénario.
Peut-être que j’y suis bon.
Ou peut-être que je peux tout y inventer.
Peut-être puis-je tout m’y permettre.