And Nothing Else Matters...

L'insouciante époque, c'était celle où j'étais un tout petit garçon, à peine cinq ou six ans.

C'était la fin des années 70, qui doivent réellement paraitre du siècle dernier pour les ados d'aujoud'hui (je me comprends, hein, je sais que c'était le siècle précédent)(mais tout est relatif, comme disait l'autre).
C'était l'époque où l'on bénéficiait très fort du renouveau culturel et humaniste, tout partout et à tous les niveaux.
C'était aussi une époque où les adultes, il faut bien le dire, avaient de drôles de goûts qui faisaient mal aux yeux (en particulier les vêtements et les tapisseries).

C'était l'époque où Dorothée présentait récréA2 avec Monsieur Cabu et Corbier, et où l'on croyait sincère son affection pour les enfants.
C'était l'époque où les chaînes de télévision devaient combler des blancs entre les programmes, quand la speakerine avait fait son maximum, et que les yeux ravis des enfants voyaient des courts-métrages animés mettant en scène des A et des 2 (cette référence ne parlera vraiment qu'aux trentenaires. Je n'ai jamais revu ces images dans les émissions de resucée actuelles).

Et parfois, à la place des A et des 2, c'était le pur cadeau, c'était "Love is all".

Pour ceux qui ne l'ont jamais vu, le "clip" était un dessin animé mettant en scène une grenouille armée d'une guitare qui chantait donc cette chanson, en entrainant dans son sillage les animaux de la forêt qu'elle croisait. Ne vous y trompez pas, ça fait enfantin dit comme ça, mais c'était en fait réalisé à la sauce psychédélique de l'époque, très 70's, et c'était vraiment chouette. La grenouille m'a toujours semblé rebelle à mort, et puis, finalement, elle a un tel enthousiasme que même les plus retors des animaux dansent au bal des papillons.

Voilà.

C'était une belle époque.
Il faudrait parfois pouvoir figer le temps, ou emporter des souvenirs plus consistants que de la lumière, surprise sur un support sensible, ou que de bêtes signaux électro-chimiques dont l'écho tend à s'estomper, au fil des années.

Sinon, faites-vous plaisir et ré-écoutez la version originale de ce petit moment de galvanisation positive, tellement plus goûteuse que l'insipide reprise que notre fabuleuse époque de la mondialisation nous offre, non plus pour patienter entre deux programmes, mais pour nous vendre une fausse nouveauté ...

P.S.: Je dois l'avoir dans ma discothèque. J'essaierai de la mettre ici. Par ailleurs, si un lecteur de ces lignes savait où l'on peut trouver le clip, ça serait vraiment, vraiment super

Edit : Bien sûr, dès qu'il s'agit de video, j'oublie que le net est une mine pour tout, y compris pour retrouver les pépites de notre enfance. Donc, merci Khaos (une fois de plus) d'avoir trouvé cette merveille (et merci aussi à Petre qui a mis cette video en ligne).
Enjoy (Quant à moi, pendant 3 mn 14, j'ai eu cinq ans à nouveau ...)